Musique

Live à Montréal : Sounds of Blackness

Le 20 février, au Saint-Denis
L’ambitieuse deuxième édition des Sounds of Blackness, animée par Rudy Eloi et Marlyne Afflack a, de par la qualité de son contenu, plus que justifié sa raison d’être. Mais la faible assistance, autour de mille personnes après tout ce battage médiatique – les billets à 35 $, peut-être? – semble indiquer que les organisateurs ratissent trop large sur le plan des genres. Malgré l’intérêt palpable de l’assistance pour les présentations de danse et de musique hip-hop (incluant, il faut le mentionner, plusieurs fans de l’émission Watatatow), aucune des prestations n’a vraiment réussi à mettre le feu aux poudres à cette soirée de gala. Parmi les meilleures de la soirée, on a noté celles de Shades of Culture, Nazbrok-intello, Rainmen, La Constellation, Lorraine Klaasen, Ti-Kabzy, et le Umoja Gospel Choir, ainsi que le beau travail des danseurs du FBI Crew. L’hommage à Charles Biddles Sr., réunissant une pléiade d’artistes, fut particulièrement réussi.

Les grands gagnants: Dubmatique en tournée dans les Maritimes qui fut récipiendaire dans les deux catégories groupe de l’année et groupe hip-hop francophone, et Jodie Resther dans les catégories r’n’b/soul et révélation de l’année, ex æquo avec Rainmen. Le trophée du meilleur club D.J. est allé à Jojo Flores; celui du groupe antillais, à Ti-Kabzy; du groupe hip-hop anglophone, à Shades: de l’artiste reggae, à DJ Ray. L’Académie a élu comme personnalités de l’année: Anthony Kavanagh et Michaëlle Jean. (Richard Lafrance)

Normand Guilbeault/Riel: Plaidoyer musical pour la réhabilitation d’un juste
Le 21 février, au Lion d’or
C’est sous le battement des tambours amérindiens que le compositeur Normand Guilbeault et ses musiciens ont débuté la saga musicale en hommage à Louis Riel; et le rythme ainsi imposé s’est maintenu tout au long du spectacle. Les auditeurs ont eu droit à un groupe impressionnant, qui a navigué entre les différents styles musicaux (folklore, musique actuelle et marches militaires) avec une aisance étonnante. Soulignons les performances de Jean Derome, qui s’est vite affiché comme le chef de la section des cuivres; de Jean René, qui n’hésitait pas à lâcher son violon pour se transformer en chanteur; et de Lou Babin, dont on connaissait la puissance vocale (surtout dans les chants à saveur amérindienne), mais qui nous a aussi révélé ses talents d’accordéoniste. Normand Guilbeault nous avait prévenus que ses deux récitants s’en tiendraient aux textes qu’ils avaient sous les yeux, ce qui a semblé nuire au bon déroulement de l’action. En effet, alors que Bob Olivier interprétait les rôles des «méchants Anglais» avec beaucoup de théâtralité; François Gourd s’en est tenu à une lecture assez inexpressive des déclarations de Riel, créant un décalage encore plus palpable lorsqu’il devait se battre avec les nombreux crescendos. Face à l’ampleur et à la puissance parfois assourdissante de l’orchestre de quatorze musiciens, on ne pouvait que constater qu’une telle ouvre méritait d’être présentée dans une meilleure salle que le Lion d’or. C’est d’un vrai théâtre dont Guilbeault aurait besoin si jamais il décidait de remonter ce show imposant. (Nicolas Tittley)

La Chanson de la semaine
Cassius Cassius 99 Remix (Virgin/EMI)
Éclipsé pendant une semaine par l’efficace mais complètement nouille Would You, Cassius revient avec son remix de Cassius 99, histoire de réchauffer cette froide semaine. Tous sur les planchers de danse! (Laurent Saulnier)