Musique

Scène loclae : Retour sur Metropolis Live

Une expérience unique et très intéressante avait lieu vendredi dernier, au Cinéma Impérial. Le duo de musique actuelle Wetfish (avec en tête Sandro Forte, également programmateur du Festival Dimension SF) s’était entouré d’E. J. Brulé (beatbox humain), Sébastien Croteau (chanteur de Necrotic Mutation, aux chants tibétains) accompagné de son prof, ainsi que des D.J. hip-hop P-Love et Simahlak, pour produire, en direct, la trame sonore du classique de Fritz Lang, Metropolis, réalisé en 1925. Il ne faisait aucun doute que les expérimentations électroniques de Wetfish, les scratchs subtils et les moments groovy des deux D.J., ainsi que les ambiances vocales des troix autres, collaient extrêmement bien aux images du film. En tous les cas, l’ambiance glauque et oppressante des scènes «souterraines» était beaucoup mieux rendue que sur la trame sonore qu’avait commise Giorgio Moroder en 1984. L’amplification assez forte soulignait peut-être un peu trop le caractère chargé de cette trame sonore (qui se voulait à la fois un exercice original et une relecture de certains classiques de l’histoire du cinéma), mais au final, la somme considérable de travail et la singularité de l’expérience portaient au respect.

Championnat MTL DMC
Si les D.J. Simahlak et P-Love collaboraient ensemble à L’Impérial, il en sera tout autrement le 19 juin, au Métropolis, alors que le premier jugera le second lors de l’élimination montréalaise du championnat DMC. DJ Blast y défendra son titre devant les D.J. B-Slic, Craz Fingaz, Fade, Kane, Nerve, Pocket, Progress, Royal-Skillz, Supreme et Unaware. Outre Simahlak, les autres membres du jury seront DJ Choice (Dubmatique), Devious, Donald D, Kano, Mike Mission et Storm (Shades of Culture). Leurs critères de sélection seront la compétence technique et les trucs, l’originalité, la continuité des mix, la création de breakbeats et l’impact sur le public. Le gagnant ira à Vancouver, le 4 juillet, pour la finale canadienne; et le championnat du monde se tiendra les 17 et 18 septembre, à New York.

Vénus III
Lors de la dernière édition de L’Empire, les deux formations de Québec Vénus III et Projet: Orange partageaient (jusqu’aux demi-finales) le même guitariste (Steeve Nadeau, maintenant à temps plein avec Vénus III); mais ce n’était pas la seule chose qu’ils avaient en commun. En effet, si, pour plusieurs, Projet: Orange marchait sur les traces de Radiohead, Vénus III, quant à eux, avaient un gros penchant pour No Doubt! Il est clair que pour encore beaucoup trop de gens, un groupe québécois qui sort des sentiers battus ne peut tout simplement pas avoir sa personnalité propre, il doit sûrement copier quelqu’un d’autre… Devant tant de mauvaise foi, la chanteuse Vicky Martel a sa réponse toute prête: «Qu’ils écoutent donc la musique cinq minutes pis après on en reparlera! De toute façon, depuis L’Empire, plus personne nous achale avec ça…» Par contre, depuis L’Empire, il y a une chose qui semble stresser le groupe.

La même chose qui stressait Projet: Orange, d’ailleurs: la crainte qu’une «méchante» compagnie de disques veuille dénaturer le son et l’image du groupe. «Je ne suis pas gênée de le dire, j’ai peur qu’une grosse compagnie de disques essaie de nous changer.

Jusqu’à maintenant, pour celles qu’on a approchées, on est trop heavy, imagine! Un gars qui crie ça passe, mais une fille, ça passe pas… Pis moi, ça me tente pas de chanter comme Céline Dion. Écoute, ça fait six-sept ans qu’on fait du club avec des covers; on est prêts, et ça nous tente pas de nous faire saboter notre produit. Si une major se présente et hallucine sur le band tel qu’il est là, on verra; mais sinon, on va y aller en indépendants, c’est tout.» La formation est de passage à Montréal, le 20 juin, au Bleu est Noir.

Normand Lamy
En cette ère de tendances musicales urbaines, il est devenu presque gênant de faire autre chose que du hip-hop, de l’électronica ou du métissage rock alternatif. Faire du rock… rock? Eh oui, c’est encore possible! Mais encore faut-il le faire avec une certaine sensibilité, question de se démarquer. Dans cette optique, il vaut mieux choisir ses modèles. Par exemple, si l’on jette un coup d’oil aux artistes qui inspirent l’auteur-compositeur-interprète Normand Lamy, tel qu’il l’avoue lui-même dans son C.V., on retrouve des noms comme Chris Withley, Jeff Beck, Led Zep, Ry Cooder, mais surtout Daniel Lanois, avec qui (ajoute-t-il entre parenthèses) il «rêve de travailler». Et je dois avouer, à la lumière de sa nouvelle cassette-démo intitulée … et d’eau salée, qu’il partage avec le Canadien un souci des ambiances et des jeux de guitare (acoustique ou électrique) bien sentis. Celui qui gagne sa vie en étant conseiller en orientation (et qui faisait partie de la formation Rue Dolf de 1991 à 95) présentera ses compos, en compagnie de ses deux musiciens, le 20 juin, au Jailhouse.

Les Francouvertes / CHOM L’Esprit
C’est le temps des inscriptions pour ces deux concours. Du côté des Francouvertes, un concours dont la notoriété augmente d’année en année, et où les prix en jeu totalisent 38 000 $, les auteurs-compositeurs-interprètes et les groupes intéressés ont jusqu’au 3 septembre pour faire parvenir leurs dossiers. Vous pouvez vous procurer les bulletins d’inscription au bureau de FDM (4297, rue Ontario Est); à CIBL (1691, boulevard Pie-IX); sur le Net (www.faitesdelamusique.qc.ca); ou en téléphonant au 380-8116. Le gagnant de la dernière édition était la formation hip-hop Apogée.

Pour ce qui est du concours CHOM L’Esprit, la date limite pour l’inscription est le 2 juillet, et les règlements et modalités de participation sont disponibles chez CHOM (1310, avenue Greene, à Westmount). Son responsable, l’animateur Too Tall, m’a laissé un message dans ma boîte vocale me spécifiant qu’il aimerait avoir plus de groupes francophones. Alors, vous savez quoi faire… Les gagnants de l’an dernier étaient Modern Stories.

à souligner
– Suite à leur prestation devant jury, le 2 juin, au Sona, c’est la formation de Québec Andromaïck qui s’est taillé une place sur la compilation hip-hop Revelation, que l’étiquette de disques Radisson (Rainmen) mettra en magasin le 22 juin. La formation Complys a gagné le deuxième prix (enregistrement d’un démo) et Loco Locass, le troisième prix (prestation au Sona).

– Un autre brunch de la SOPREF aura lieu le 19 juin, à midi, au Café Chaos, avec la présence de Norman Nawrocki de la formation Rhythm Activism, reconnue pour ses albums autoproduits, et sa démarche de diffusion internationale et engagée. C’est 8 $ pour les membres et 10 $ pour les non-membres. Info ou réservations: (514) 845-9994.

– Vous vous souvenez de la formation Pousse mais pousse égal? Non? Pas grave… Deux ex-membres de la défunte formation (Daniel Dagenais et Renaud Gauthier) ont concocté un album et même un vidéoclip sous le nom de Franco American, et ils présenteront leur nouveau matériel le 17 juin, au Petit Campus.

– Contrairement à ce que j’avais annoncé la semaine dernière, c’est bien le 21 juin que
l’on pourra apprécier la performance de WD-40 aux Foufs, en compagnie de Tony Mess et L’Agent Placard.

– La Cour Suprême, formation swing de sept musiciens, présentera son nouveau spectacle composé entièrement de chansons originales francophones, le 18 juin, au Zest, avec le groupe Les Rogers en première partie.