Musique

Retour de son : The Black Halos et The Murder City Devils

Le 27 juin, au Kashmir
Programmation passablement dynamique, pour ne pas dire survoltée, ce soir-là au Kashmir. Le plus étrange, c’est que les performances de ces deux groupes à tendance punk-rock ont très vite pris des allures de soirée «hommage à…» plus ou moins voulues. Tout d’abord, retour vingt-cinq ans en arrière avec les Black Halos, qui sont montés sur scène devant une salle aussi dégarnie qu’enthousiaste. Déjà, le look très New York Dolls des cinq musiciens de Colombie-Britannique donnait la mesure de ce qui nous attendait au point de vue musique. Un hard-rock nerveux joué à fond la caisse, très seventies tant par le son que par l’attitude, très glam-rock, et cherchant délibérément à provoquer. Le tout mené par un chanteur déchaîné, hybride scénique dément de Mick Jagger et d’Iggy Pop, qui jamais, durant la demi-heure de show, ne fera de compromis! Impressionnant sur le coup, mais, pour quiconque connaissant un tant soit peu les Stooges (autre référence) et la réputation de L’Iguane sur scène, on doit reconnaître que les Black Halos ne révolutionnent rien. Performance étourdissante, mais peu originale…

À peine sommes-nous remis de cette avalanche sonore que les Murder City Devils débarquent avec leurs allures de collégiens sortis des années 80 et enchaînent avec une musique hargneuse et furieuse, qui impressionne par son énergie. Mais leur punk-rock est quand même plus nuancé et se permet parfois de ralentir la cadence. Indéniablement, ces Américains possèdent un son bien à eux. Même si, là encore, on croit reconnaître les Stooges et, surtout, des Pixies dopés aux amphétamines. On se dit alors que voilà deux vrais groupes de scène et qu’il n’y a pas de meilleure façon pour les découvrir.