Thievery Corporation : Association de malfaiteurs
Musique

Thievery Corporation : Association de malfaiteurs

Évitons tout de suite toute forme de mésentente possible. Dans cette fameuse série consacrée aux D.J., mise sur pied par le FIJM, il n’y a pas que des occasions de danser. Si l’on se fie à Sounds From the Thievery Hi-Fi, le premier album du duo de Washington, Thievery Corporation, le 7 juillet ne sera pas la plus dansable des soirées. «Quoique ça dépend, se défend Eric Hilton, un des deux membres du tandem, l’autre étant Rob Garza. Si nous jouons assez tard, il se pourrait bien que nous orientions notre set vers quelque chose de plus dansant que ce que l’on trouve sur le disque…»

Il faut dire que Thievery Corporation n’a pas chômé au cours des derniers mois. Ils ont lancé quasi simultanément une compilation de leurs remix, Abductions and Reconstructions (où l’on retrouve, entre autres, des pièces de David Byrne, Baaba Maal, Pizzicato Five), ainsi qu’un cd mixé pour la célèbre série DJ Kicks, qui a reçu un accueil plus qu’enthousiaste de la part de la presse spécialisée. «Pour les remix, David Byrne a été celui qui nous a le plus étonnés, poursuit Hilton. Avant de nous confier une chanson à remixer, il est venu nous entendre au Eighteen Street Lounge, le club où nous jouons régulièrement à Washington. C’est le seul, à ma connaissance, qui ait poussé le professionnalisme jusque-là. Sinon, la plupart du temps, tout se règle entre le label de l’artiste et nous, sans que l’artiste intervienne de quelque façon que ce soit.»

Puisqu’elle puise à différentes sources, il est difficile de résumer la musique de Thievery Corporation: beats plutôt lents (pour ne pas dire langoureux), influencés par la bossa-nova, le jazz, le hip-hop et, surtout, l’easy-listening. «J’aime bien croire que ce que nous faisons est du easy-listening moderne, dit Hilton. Il me semble que c’est logique: toute musique devrait être facile à écouter! Personne n’a envie d’entendre de la musique difficile à écouter. Même si, pour certaines personnes, et sûrement pas pour moi, Metallica est un groupe facile à écouter!»

Même si l’on peut tracer un lien de parenté évident entre Thievery Corporation et Nightmares on Wax, par exemple, il serait faux d’y voir une forme quelconque d’influence, selon Eric: «J’aime bien ce que Nightmares fait, mais, honnêtement, nous n’écoutons pas beaucoup de musique contemporaine. Nous sommes, en ce moment, à travailler à notre deuxième album, qui ne sortira pas avant le début de l’an prochain, et les seules choses que nous écoutons, ce sont des vieux disques de trames sonores de films de la fin des années 60 et du début des années 70.» C’est ce que je vous disais: ne vous sentez pas obligés de danser tous les soirs au Savoy…

Le 7 juillet à minuit
Au Savoy
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