Black Sabbath : Réunion au sommet
Musique

Black Sabbath : Réunion au sommet

Pour mousser la sortie d’Ozzmosis, en 1997, Ozzy Osbourne n’avait pas rechigné à donner des entrevues. D’ailleurs, il affirmait à cette époque: «Si je n’accorde pas d’entrevues, qui saura ce que je fais maintenant? Si je veux que les gens sachent qui est Ozzy Osbourne, je dois accorder des f#%*ing entrevues. Les jeunes groupes qui ne veulent pas en donner, j’appelle ça le f#%*ing syndrome de la grosse tête. Quand ta tête est rendue plus grosse que ta f#%*ing profession, tu as un problème! Si tu ne veux pas prendre part à cette s#$t, fais autre chose! Bien sûr qu’il faut donner des entrevues, c’est une obligation, qu’on soit une star ou un millionnaire!» s’exclamait la star millionnaire (?). N’empêche que pour la venue de Black Sabbath à Montréal, aucun des membres de la formation ne semblait avoir le temps de se plier aux aléas de la profession. Tant pis, même si on aurait aimé questionner le «Madman du rock’n’roll» sur le Ozzfest et sa réunion avec Tony Iommi (guitare), Geezer Butler (basse) et Bill Ward (batterie).

Cela dit, le Madman est loin d’être aussi cinglé qu’on le prétend. Au contraire, en entrevue, il est drôle et charmeur. Et le plus étonnant, c’est lorsqu’il parle de ses cinq enfants (leur naissance est sa plus belle expérience, avec la masturbation, bien sûr!). Alors, son bégaiement disparaît complètement. C’est aussi un homme encore très passionné par ce qu’il fait: «La musique est la plus grande histoire d’amour de ma vie. D’autre part, je n’ai pas encore réussi à me dépasser, à enregistrer l’album parfait. J’espère que j’y parviendrai avant de mourir! assure celui qui n’a pas l’impression d’avoir cinquante ans (au moment de l’entrevue, en 1997). Mais tu sais, les drogues et l’alcool conservent le sang, c’est pourquoi je n’ai pas vraiment vieilli!» Plus sérieusement: «Je suis conscient qu’être toujours là à cinquante ans, après avoir absorbé toutes ces substances, est une réussite incroyable! Mais, je m’entraîne pour garder la forme.»

À l’époque de la création de Black Sabbath, Ozzy écoutait essentiellement du jazz et du blues: Eric Clapton, Fleetwood Mac et Bad Company. «Pour être honnête, j’écoute peu de musique maintenant. J’ai une grande passion pour mes chiens, alors, quand je suis à la maison, je joue avec eux.» Mais il est tout de même très au courant des tendances. «Je suis heureux que le métal soit redevenu underground. Cela dit, je sais que je suis chanceux d’avoir survécu si longtemps, dans un contexte où la visibilité des artistes rock et métal n’est pas très grande. Je suis chanceux d’avoir des fans m’ayant accompagné depuis mes débuts», assure-t-il, en ajoutant que sa détermination à ne pas suivre les modes y est sûrement pour quelque chose.

«Quand je compose un album, je tente de me satisfaire avant tout. Si les gens aiment ça, tant mieux. D’autant plus qu’il n’est pas facile de se réinventer continuellement, même avec l’expérience. Je finis toujours pas y arriver, mais je t’assure, quand je compose, je ne suis pas d’agréable compagnie. Je suis comme une f#$%ing femme enceinte! Mon humeur change constamment, je perds la tête. Quand je commence à travailler à un album, Sharon, ma femme (également sa gérante), me dit toujours: Tu composes un album? Alors, je m’en vais pour quelque temps"», dit en riant celui qui n’acceptera jamais de produire un autre groupe. «On me l’a demandé des centaines de fois, mais écoute, je n’aime pas me trouver dans le studio avec mes propres producteurs! Pourquoi j’aurais envie d’être en studio avec un autre groupe dont je me fouterais, de toute façon? Après toutes ces années passées dans un studio, je ne suis même pas foutu d’ouvrir les f#$%ing lumières en entrant! Comment veux-tu que je me transforme en ingénieur du son?»

Le 22 août
Au Centre Molson
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