Musique

L7 : Rock’n’roll attitude

Le groupe américain entièrement féminin L7 vient de sortir un nouvel album, intitulé Slap-Happy, qui marque plusieurs changements. D’abord, il est paru sur le nouveau label dirigé par les filles, Wax Tadpole. Puis, il a été enregistré à trois, la bassiste Gail Greenwood ayant quitté le groupe pour des raisons géographiques: elle habite la Côte-Est américaine alors que les trois autres membres (les guitaristes et chanteuses Donita Sparks et Suzi Gardner ainsi que la batteure Dee Plakas) sont basées sur la Côte-Ouest.

Pour la tournée qui s’arrête à Montréal ce week-end (les 10 et 11, au Jailhouse), au trio de base s’ajoute une bassiste, Janice Tanaka. Eh oui, il était important que ce soit UNE bassiste. «Nous sommes un groupe de filles, dit Donita. À ce moment de notre carrière, il est impossible que ce rôle soit tenu par un homme. C’est notre image depuis tellement longtemps d’être un groupe entièrement féminin. Je ne sais pas si la communication est meilleure entre filles puisque j’ai toujours fait partie de groupes féminins. J’ai cependant l’impression qu’en groupe, il y a deux façons de communiquer: en trous de cul ou avec respect, peu importe le sexe des musiciens. Nous avons choisi le respect.»

«Pour moi, L7 est un groupe rock’n’roll. Même si notre attitude est très punk, notre musique, elle, est rock’n’roll. Selon moi, la différence entre punk et rock’n’roll est que le punk se joue rapidement, tandis que le rock’n’roll peut être rapide comme il peut aussi être lent. La diversité de la musique de L7 se retrouve plus dans le rock’n’roll que dans le punk. Nous ne sommes pas comme les Ramones qui jouent toujours la même chanson! Je crois, de toute façon, que les journalistes sont trop spécifiques et catégorisent les groupes dans des genres musicaux trop restreints.»

Chose certaine, qu’il soit punk ou rock’n’roll, Slap-Happy est un disque cru. «Nous avons pris en charge l’enregistrement du disque, et plusieurs des versions qui sont sur le disque sont des premières prises, en direct. L’enregistrement s’est déroulé dans notre local de répétition, car nous n’avions ni l’argent ni le temps pour aller dans un gros studio d’enregistrement et peaufiner tout ça.»

Et ne tentez pas de faire croire à Donita que, dans le public de L7, il y a des gars qui assistent au spectacle simplement parce qu’il s’agit d’un groupe de filles: «Ça fait trop longtemps que nous sommes là pour que les gens qui viennent nous voir y soient pour autre chose que la musique, dit-elle fermement. Au début, alors que nous étions considérées un peu comme un freak show, cela est peut-être arrivé. Notre public n’est pas celui de Woodstock, composé majoritairement de jocks morons, dont on se fout complètement. On a dû affronter des publics beaucoup plus durs que ces trous de cul.»

L7 a toujours eu du culot. Récemment, pendant une étape de la tournée Vans Warped, le groupe a fait passer un avion tirant une banderolle où il était inscrit: Warped needs more beaver… Love, L7. «On se disait simplement que quelqu’un devait le faire. Et que nous étions le groupe idéal pour le faire.»

Les 10 et 11 septembre
Au Jailhouse
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