Mass Hysteria : Défouler en paix
Musique

Mass Hysteria : Défouler en paix

Il y a de quoi parler de «Contraddiction»: ils chantent le soleil sur des guitares orageuses et prônent la paix sur des rythmes violents. Les paradoxes que chérit Mass Hysteria atteignent un nouveau stade sur son plus récent opus.

À pareille date l’an dernier, Mass Hysteria, sous la houlette de Colin Richardson (Machine Head, Fear Factory), mettait la touche finale à Contraddiction. S’il aura fallu patienter longtemps pour l’entendre, l’attente n’aura pas été vaine: l’album ne déçoit pas. Finement ciselé, le dernier-né de la formation française s’avère un amalgame de genres s’inscrivant parfaitement dans l’ère du temps; de quoi rassurer la Ville lumière qui a toujours fait office de parent pauvre dans le domaine du rock.

Album étoile
Empruntant encore au hip-hop et à la dance («Respect the dance floor», ordonnaient-ils sur leur premier album), la musique lourde de Mass Hysteria se trouve cette fois pimentée de world beat et de percussions tribales, et prend même des élans atmosphériques ou prog-métal. Du matériel qui évolue dans de multiples directions, donc, mais qui se fait aussi plus accessible, nettement plus mélodique bien que parfois plus lourd. «Le premier album avait été créé à partir des machines, explique Mouss, chanteur de la formation. On faisait d’abord des boucles de sons et les guitares se collaient dessus. Contraddiction a été créé surtout à partir des guitares, c’est ce qui explique qu’on ait laissé parler les guitares et qu’on y retrouve peut-être un côté plus humain.»

D’autre part, à ce travail instrumental est venu se greffer un travail sur le plan vocal. «Je m’étais dit que pour le deuxième album j’aimerais bien chanter plutôt que scander et faire des chansons un peu gueulardes», confie le chanteur. Il a donc pris des cours de chant et, encouragé par ses comparses, s’est trouvé à donner une nouvelle dimension à la musique du groupe, moins criarde, mettant en relief les humeurs changeantes des morceaux.

Contradictions
«Je prône le soleil et le bonheur à la campagne et moi, j’habite Paris, la ville la plus polluée de France… Je suis assez paradoxal quelque part!» C’est de paradoxes comme celui que dénote Mouss que la musique du sextuor français est emplie. D’abord du côté des paroles qui, empreintes de positivisme, paraissent étrangement véhiculées, parfois hurlées sur fonds violents. «Il me faut cet univers un peu brut et un peu noir pour pouvoir chanter des choses belles et positives!», explique le chanteur. Du côté musical, les contrastes sont encore omniprésents puisque des styles de prime abord incompatibles coexistent. Le plus bel exemple en ce sens est certes la collaboration avec les deux choristes de Lo’Jo Triban, sur la dernière plage de l’album. Mass Hysteria s’y fait beaucoup plus quiet qu’à son habitude: «On n’est tellement pas pareils, musicalement, nous et Lo’Jo Triban, qu’on craignait de défigurer le morceau en mettant des guitares électriques sur leurs belles voix.»

Pour sa tournée éclair de 10 spectacles en 11 jours au Québec, Mass Hysteria n’a toutefois pas l’intention de se faire plus calme. On nous promet un spectacle à haut voltage, déjà rodé au quart de tour.

le 9 septembre
Au d’Auteuil
Voir calendrier Rock & Pop