Type O Negative : Rire noir
Musique

Type O Negative : Rire noir

On croit, à tort, que les membres de Type O Negative sont toujours d’humeur sombre, comme leur son et leur image gothique. Au contraire, faire une entrevue avec le claviériste Josh Silver prend plutôt l’allure d’une course à obstacles, parsemée de réponses à la fois très sérieuses et pince-sans-rire. «On est très sarcastiques, mais je ne pense pas que beaucoup de gens comprennent cet aspect de Type O Negative. Ils croient qu’on est très sérieux, mais on ne l’est pas tant que ça. Ils ne comprennent pas notre humour…»

Il faut dire que les textes de leur quatrième disque, World Coming Down, ne sont pas des plus joyeux. Par exemple, sur le premier extrait, Everything Dies, le chanteur Peter Steel parle de sa tante et de son oncle Lou, décédés récemment. Même sa mère y est malade, et sa blonde, pas très en forme… «C’est de la tragi-comédie», assure Josh. Toutefois, il ajoute qu’ayant grandi avec Peter, il est toujours remué par ses textes. «Les épreuves que chaque membre du groupe (le guitariste Kenny Hickey et le batteur Johnny Kelly complètent le quartette) traverse nous touchent tous énormément puisqu’on se connaît depuis l’enfance. On est très proches les uns des autres», explique le claviériste.

Mais pas au point d’être toujours du même avis. Par exemple, quelques mois avant la sortie de World Coming Down, Steel ne s’est pas gêné pour dire que si cet album ne se vendait pas suffisamment, ce serait fort probablement le dernier. «Peter dit ça à chaque album», raconte Josh en riant. Il ajoute qu’ils sont tous très satisfaits de leur plus récent effort. «Il est sombre parce que les chansons voulaient l’être. Cela dit, on n’est jamais entièrement contents; il y a toujours des aspects d’un album qu’on préfère à d’autres, des choses qu’on voudrait améliorer. Mais peu importe, World Coming Down reflète parfaitement notre état d’esprit au moment de sa composition. Beaucoup de choses se sont passées au cours des trois dernières années. C’est d’ailleurs pour ça qu’on prend notre temps entre chaque album. Question de recharger nos batteries, mais aussi pour permettre aux nouvelles expériences de cheminer en nous.»

Et pas question pour TON de se censurer. «Les groupes ont tendance, dans leurs textes et musiques, à se concentrer sur le positif parce qu’ils croient que c’est ce que leurs fans veulent entendre. Nous, on se concentre sur ce qui nous intéresse car, malheureusement pour les fans, on est très égoïstes, déclare Josh en riant. Je crois que si on n’est pas heureux dans ce qu’on fait, on ne doit pas s’attendre à satisfaire les autres.»

Contrairement à l’opinion de la critique, qui affirme que WCD est un retour aux sources pour la formation new-yorkaise, Josh croit que l’album explore de nouveaux horizons musicaux. «On n’a pas planifié de retour aux sources. Si on a enregistré sur un vingt-quatre pistes plutôt que sur un cinquante-six pistes, comme on l’a fait pour October Rust (1996), c’est parce que l’ambiance de l’album était déjà tellement sombre qu’on n’avait pas besoin d’en rajouter. WCD est à mon avis le disque le plus heavy qu’on ait jamais enregistré.» Ce qui, assure-t-il, constitue une évolution naturelle pour Type O Negative.

Le 9 novembre
Avec Puya
Au Spectrum
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