

L’an 2000 des D.J. : Une dernière danse
Les D.J. n’auront jamais attiré autant l’attention qu’en cette toute fin de siècle. Qui de mieux placé pour nous en parler que trois des D.J. qui officieront derrière les platines lors de cette nuit fatidique? Nous avons joint Danny Tenaglia, Josh Wink et notre Fred Everything national.
Parazelli Éric
Ils nous ont fait danser toute l’année, ils nous feront passer à l’an 2000 en musique, et ils inventeront la trame sonore du prochain millénaire. Les D.J. n’auront jamais attiré autant l’attention qu’en cette toute fin de siècle. Alors, qui de mieux placé pour nous en parler que trois des D.J. qui officieront derrière les platines lors de cette nuit fatidique dans la métropole. Nous avons donc joint Danny Tenaglia à New York; Josh Wink à Philadelphie; et notre Fred Everything national, qui revient d’une tournée européenne de trois mois qui l’a amené en Angleterre, en France, en Espagne, et en Norvège, et qui nous promet un premier album de compositions originales d’ici quelques mois.
La folie de l’an 2000?
Dany Tenaglia: «J’imagine que ce sera spécial… Mais, honnêtement, j’ai hâte que tout soit terminé. Tout ce qu’on entend depuis des mois, c’est: "Le millénaire, le millénaire, le millénaire…" Tout le monde essaie de me booker en m’offrant des montants inimaginables, c’est de la folie. J’avais beau dire aux gens de Miami qui voulaient m’inviter pour la veille du jour de l’An que je ne pouvais pas être là, ils sont allés jusqu’à m’offrir un jet privé pour m’y amener! Ça m’énerve, car je suis plutôt à l’aise chez moi; je n’aime pas me trimballer d’une ville à l’autre comme ça.»
Fred Everything: «C’est toujours spécial de jouer pour le passage d’une année à l’autre, alors j’imagine que ce sera encore plus spécial cette année. J’aurais pu jouer en Australie mais je préférais être chez nous pour cette occasion, même si je suis éc_oeuré d’entendre parler de l’an 2000.»
Josh Wink: «C’est tellement surestimé! Pour moi, chaque jour est le jour de l’An, car on ne peut jamais reculer et chaque jour est unique. En fait, ce sera spécial, car ce sera la fête de ma copine et je l’invite à Montréal; on voulait être dans un endroit cool pour fêter son anniversaire.»
La musique la plus marquante de cette fin de siècle?
D. T.: «Probablement Love Is the Message du MFSB Orchestra. C’est une chanson qui est sortie au début des années 70 et on l’entend encore aujourd’hui dans les clubs. Que l’on soit un techno head, un hip-hop head, ou un garage head, on peut apprécier cette chanson, dont le style a d’ailleurs été copié à plusieurs reprises, entre autres par Madonna avec Vogue.»
F. E.: «Mon album fétiche, c’est Blue Lines de Massive Attack. Je crois qu’il a eu un impact majeur sur la musique des années 90 mondialement.»
J. W.: «Il y en a tellement! Je ne peux en désigner une seule. J’ai beaucoup aimé la musique des années 80; le hip-hop, le new-wave… C’est plutôt l’ensemble des chansons que j’ai entendues qui m’a marqué.»
Celle qu’ils ne veulent plus entendre?
D. T.: «Moi, c’est le rap que je ne veux plus entendre. Il a poussé la dance music dans l’underground. Il a eu une influence néfaste sur toute une génération en rendant les gens amers et fâchés contre la société. La jeunesse d’aujourd’hui est élevée avec de la merde!»
F. E.: «Il y en a tellement! Ça pourrait être The Final Countdown de Europe… Ou Hotel California des Eagles; ça me fait mal chaque fois que je l’entends.»
J. W.: «Il n’y a rien que je ne voudrais plus entendre car je ne suis que le résultat de ce que j’ai écouté.»
Le futur de la musique électronique?
D. T.: «Si tu m’avais posé cette question il y a cinq ans, je t’aurais répondu que l’apport des instruments live allait être plus marqué. Mais le problème, c’est que plusieurs ont essayé de mélanger machines et instruments live; et, dans la plupart des cas, ça sonnait dépassé. Je crois davantage en une meilleure collaboration entre d’excellentes voix et la technologie.»
F. E.: «Je crois que la musique électronique va continuer d’envahir les autres musiques. Mais j’ai l’impression que la technologie nous a rendus un peu paresseux sur le plan créatif. C’est devenu tellement facile qu’on ne cherche plus à aller plus loin. Je souhaite qu’on fasse un retour aux sources, car il ne faut jamais oublier l’apport des vrais musiciens et des vrais instruments. L’électronique n’est pas tant un style de musique qu’un simple moyen de création.»
J. W.: «Je crois simplement que la musique électronique va suivre l’évolution de la technologie. Et comme celle-ci est de plus en plus accessible, il y aura de plus en plus de gens qui pourront se transformer en musiciens à partir de leur appartement. Et la multiplication des genres musicaux risque d’obliger les gens à arrêter de les catégoriser car il y en aura trop. Ce ne sera que de la musique, point.
La chanson à jouer à minuit?
D. T.: «Je ne sais pas, mais ça ne sera certainement rien d’évident. Ça ne sera pas 1999 de Prince en tous les cas…»
F. E.: «Je serai au Jai à minuit, et je pense jouer Ain’t No Mountain High Enough de Marvin Gaye. C’est une toune éternelle. Mais ça peut changer.»
J. W.: «Millenium par Robbie Williams! Non, c’est une blague… Je ne sais pas… J’espère ne pas jouer à minuit pour ne pas avoir à choisir une pièce en particulier.»
Josh Wink
au party Snowball 2000, le 31 décembre, au Centre de tennis du parc Jarry.
Dany Tenaglia
au party D01, le 1er janvier, au Centre de tennis du parc Jarry.
Fred Everything
Au Jingxi et au Jai, le 31 décembre; et à D01 et au Stéréo, le 1er janvier.
Voir article Partys du jour de l’An