Arno
  
Le 16 Février, au Palais Montcalm
  Ce fut d’abord un exercice de patience à cause d’une première  partie annulée, retardant le spectacle d’une heure, ensuite  parce que les Belges frais débarqués ont mis quelque temps à se  réchauffer. Enfin, avec sa gestuelle de pantin désarticulé,  Arno nous a progressivement immergés dans un univers glauque,  presque tragique. Appuyé par d’inébranlables musiciens dont le  sublime Ad Cominotto, le quinquagénaire s’est illustré avec des  extraits d’À la française et À poil  commercial. Lourd, lent, l’ensemble a compensé son manque  de mouvement et un volume insuffisant par une ambiance unique.  Une reprise pesante de Willie Dixon, Dans mon lit et  Comme à Ostende (qui semble avoir été composée pour  Arno lui-même) ont justifié une soirée équivoque. Référant sans  cesse (Dieu sait pourquoi) à Julien Clerc et son caniche, Arno  s’interrogeait aussi, entre autres propos comiques, quant à  savoir si les gens avaient payé leur place. Sans rancune, je  crois. (T.B.)
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WD-40
  Le 19 Février, au Kashmir
  Soirée country au Kashmir: les trois comparses de  WD-40 ouvraient les festivités suivis de la  cow-girl nouveau genre Mara Tremblay. Une grande  partie des spectateurs étant venus principalement pour Mara, la  foule a mis quelques minutes à apprivoiser le style cru et  décapant de WD-40. Malgré la gastro qui affligeait le  guitariste de la formation, les trois cow-boys ont réussi à  entraîner la foule sur leurs riffs musclés, passant du punk  hardcore aux ballades romantico-destroy. Comment ne pas  s’émouvoir devant des pièces telles que Souvenir  d’Amos et Petites culottes? Irrévérencieux à  souhait, WD-40 ne fait pas dans la dentelle et c’est ce qui  donne à ses performances tout le mordant voulu. Mara Tremblay a  même accompagné le groupe le temps d’une chanson, ce qui n’a  pas manqué de plaire aux spectateurs. (O.B.)
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Trio Thuryn Von Pranke
  Le 20 février, au Café-Spectacles du Palais Montcalm
  Après le succès critique de son premier album, le Trio  Thuryn Von Pranke était de passage à Québec. Au programme,  relectures de standards et compositions originales; beaucoup de  nouveau matériel influencé par les musiques latines et arabes.  Excellent musicien, pianiste au jeu tout en nuances, Von Pranke  s’attache à ouvrir des portes pour ses partenaires. Ses  improvisations, courtes phrases construites autour du thème,  restent très respectueuses de la mélodie. Belle performance  également du batteur Alain Bastien, un complice idéal, discret  quand il le faut, aux improvisations toujours justes et  imaginatives. Dans la longue introduction de  Xenophobia, il démontre un contrôle parfait de son  instrument. Sa conversation avec le pianiste sur What’s  Up était remarquable. Quant au contrebassiste Marc  Lalonde, il a fallu attendre longtemps avant que son jeu  atteigne le niveau de ses partenaires. Il démontre cependant de  belles qualités sur Nardis (Miles Davis) et surtout  sur Chronology Blues que le trio visite sur tous les  tempos. Des compositions intéressantes, de l’imagination et une  belle complicité ont été les éléments d’une soirée somme toute  très réussie. (G.T.)