

Fabienne Thibeault : Patrimoine vivant
Pour son premier spectacle au Québec en 15 ans, FABIENNE THIBEAULT a choisi Charlevoix, le pays de son enfance. Une occasion unique de revoir l’étoile de Starmania.
Alexandre Vigneault
Le 6 mars prochain, Fabienne Thibeault chantera à l’église de Baie-Saint-Paul. Il s’agira de son premier concert en sol québécois depuis le milieu des années 1980, époque où Question de feeling, son duo avec Richard Cocciante, trônait au top des palmarès. Les uns contre les autres, Le monde est stone, Un garçon pas comme les autres, l’inoubliable serveuse automate y reprendra tous les grands succès qui en ont fait une véritable icône de la chanson francophone. «Ça fait longtemps que je n’ai pas chanté au Québec, c’est très émouvant», confiait l’artiste, en janvier dernier.
Si Fabienne Thibeault se fait rare au Québec, c’est qu’elle mène une vie bien remplie en Europe. Comme on le sait, depuis le «grand traumatisme positif» qu’a été Starmania, les Français l’adorent. Ils aiment son accent, son humour, son énergie. Et elle le leur rend bien: il y a cinq ans, elle a fondé un organisme appelé Les Six Rivières, dont la mission est de participer à la conception et à la mise sur pied d’événements à caractère patrimonial dans la région de la Loire angevine.
Passionnée d’histoire et de traditions culturelles, Fabienne Thibeault est devenue une sorte de marraine des villages de France. Elle oeuvre dans les milieux agricoles et travaille à mettre en valeur les produits du terroir. Cette expérience, elle veut maintenant la tenter au Québec. Plutôt que de faire un ennuyeux jumelage entre deux villes, elle a eu l’idée, plus poétique, de marier deux cours d’eau, la Loire et le Saint-Laurent. Ainsi, son concert du mois de mars s’inscrit dans une série d’événements qui ont pour but de tisser des liens entre les producteurs agricoles de la vallée de la Loire et ceux de Charlevoix.
Après nous avoir donné tant de frissons, Fabienne Thibeault aurait-elle décidé de mettre la chanson de côté? «Il y a toujours un volet musical à tout ce que je fais. Je suis une femme de communication, chanteuse et auteure. Peut-être est-ce un tort, mais on ne se refait pas», explique-t-elle.
«Chante jusqu’à la fin de mes jours sur toutes les scènes de France, du monde et de Navarre, ça me plaît bien et ça se passe bien, poursuit-elle, mais je ne serai jamais Johnny Hallyday – et ça ne me tente pas non plus. Alors j’ai décidé de faire autre chose. L’écriture me tentait; mais écrire la Xième chanson d’amour? Je trouve que Plamondon et les autres le font mieux que moi.»
Jumelant ses passions pour la chose patrimoniale et les mots, elle a entrepris l’écriture d’une féerie musicale sur la Loire, où les personnages sont des rivières. «C’est comme si je racontais l’histoire du Saint-Laurent, de Québec à Rimouski, en mettant en valeur les particularités des villages qui bordent le fleuve. Je crois avoir développé une écriture moderne, où l’on sent mes racines de fille de la campagne.»
Pour l’heure, la chanteuse ne parle pas d’un véritable retour sur la scène québécoise. Le concert de Baie-Saint-Paul sera donc un événement unique et intime. Il ne s’agira pas d’un spectacle à grand déploiement, puisque Fabienne Thibeault chantera sur bandes. «Je préfère que les gens entendent Le monde est stone avec 52 violons que sur un synthé qui fait pouet pouet», commente la chanteuse, qui espère une soirée chaleureuse et conviviale.
Le 9 mars
À l’église de Baie-Saint-Paul
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