Anonymus : Métal urgent
Musique

Anonymus : Métal urgent

Après avoir peiné pendant 10 ans, Anonymus voit l’Europe lui tendre la main. Détour par Québec avant le grand saut!

Dix ans qu’Anonymus travaille d’arrache-pied pour se tailler une place dans l’arène des musiques extrêmes. Dix ans à se contenter d’un succès critique, tout en profitant du support inébranlable de quelques milliers de fans, même dans les périodes où le métal était au plus creux. Mais les choses risquent de changer: en mai prochain, le groupe montréalais débarque en Europe pour appuyer la sortie en France et au Bénélux de son troisième disque, Instinct.
L’adrénaline commence-t-elle à monter? «On ne le sent pas encore, on va le sentir plus quand on va être là-bas, croit Oscar Souto. Mais… maintenant que j’y repense, ça commence à pétiller dans l’estomac! Ça fait quatre ans qu’on parlait d’aller en Europe et qu’on espérait, maintenant que ça arrive, on est ben contents», affirme le bassiste et chanteur.
Cette sortie en France peut évidemment changer beaucoup de choses pour Anonymus (complété par Marco Calliari, Daniel Souto et Carlos Araya). Alors que les Américains semblent préférer les groupes lourds dotés d’un look urbain au goût du jour (Korn, Slipknot, etc.), les Européens n’ont jamais cessé de soutenir le métal lui-même, sous ses diverses formes. D’ailleurs, il n’est pas impossible que la tournée de promotion de six spectacles en France s’étire un peu pour se rendre en Suisse et en Italie. «C’est d’autres oreilles qui sont prêtes à nous écouter, des gens qui n’ont jamais entendu parler du band. C’est une nouvelle histoire!» lance Oscar, enthousiaste.
Qu’est-ce qui donne le droit à Anonymus de nourrir autant d’espoir? La grande qualité d’Instinct, son troisième compact. Un disque très compact, en effet: 40 minutes de riffs tranchants bien tassés, chauffés à blanc par le réalisateur Colin Richardson, les oreilles métal actuel – il a travaillé avec Fear Factory, Mass Hysteria et Machine Head. Un album mature, équilibré, d’une qualité sonore hors de l’ordinaire. «Je l’écoute encore et je me dis que [Colin Richardson] a fait une maudite belle job. Il a apporté ue certaine clarté à notre son. C’était un peu en désordre avant», constate Oscar.
Sur Instinct, Anonymus a exploré de nouveaux horizons. Un peu de rap, quelques scratches, une pièce plus lente, les musiciens ont laissé aller leurs idées sans vouloir les contenir à l’intérieur de frontières préétablies. Non seulement le résultat est-il percutant, mais aussi plus accessible que les disques précédents du groupe.
«Des fois t’en mets trop et ça ne marche pas. C’est un peu ça, notre optique: ne pas trop compliquer les choses, demeurer agressif, mais que ce soit quand même écoutable. Que ça punche.» En novembre dernier, 1 200 personnes réunies au Spectrum ont constaté que le «nouveau» son d’Anonymus avait décuplé sa force de frappe. Reste plus qu’à vivre cette même expérience, ce week-end, au Kashmir.

Le 22 avril
Au Kashmir
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