Ensemble de musique sacrée : Le choeur à la fête
Musique

Ensemble de musique sacrée : Le choeur à la fête

L’Ensemble de musique sacrée de Québec a 20 ans. Pour l’occasion, CLAUDE LEMIEUX, directeur de l’ensemble, prend quelques instants pour faire le point.

Membre fondateur de l’ensemble en 1979 et directeur de la formation de 1980 à 1987, puis de 1996 à aujourd’hui, Claude Lemieux a été témoin de l’évolution de ce choeur qui s’est fait remarquer dès ses débuts: «Je me rappelle qu’à l’époque, lorsque j’ai dirigé le premier concert de l’ensemble, je connaissais déjà beaucoup la musique ancienne. Alors dans mes choeurs, quand je faisais de la musique baroque, je demandais aux choristes de ne pas vibrer, de ne pas faire de vibrato. Et ça, c’était nouveau, et ça a été notre marque de commerce en 1980. Aussi, on a été le premier choeur amateur à avoir des affiches sur le sens du monde. Parce que tout ce qu’il y avait à l’époque, c’était des petites affiches maison sur du papier 11 x 17, alors que nous, on est arrivé dans le décor avec des affiches sur papier glacé.» Cette attention particulière à la qualité du produit artistique, tant sur le plan de la direction musicale qu’en ce qui concerne la publicité, a vite propulsé l’Ensemble de musique sacré de Québec parmi les meilleurs choeurs amateurs de la région. Cette volonté d’offrir une prestation quasi professionnelle est au coeur des préoccupations de son directeur: «Depuis les quatre dernières années, j’ai essayé d’élever le niveau du produit pour que ce soit le plus proche du professionnel possible. Et on réussit bien. On est demandé, on va un peu à l’extérieur et ça aussi ça pousse sur les autres choeurs qui travaillent de plus en plus sur la qualité.» Bien que le financement de ses activités ait été parfois difficile, puisque l’ensemble n’est pas subventionné de façon régulière, le choeur a su remplir ses salles et faire de chacun de ses concerts une réussite: «Chacun des concerts est une réussite en soi parce que c’est le fruit du travail des choristes qui y mettent beaucoup de coeur, qui m’écoutent au doigt et à l’oeil. J’ai bien des fantaisies parce que je suis un interprète, et ils embarquent dans ça rapidement. La percée qu’on a pu faire à Montréal, c’est aussi une grande réussite, tout comme les dsques qu’on a enregistrés.»

L’autre Messie
C’est avec le Messie de Haendel que l’ensemble a décidé de souligner ses 20 ans d’existence. Cependant, l’ensemble présentera la première version de l’oeuvre, qui fut dirigée par Haendel à Dublin et qui n’a jamais été présentée à Québec. Cette version se distingue d’abord par son instrumentation: «Du côté de l’instrumentation c’est intéressant, parce que Haendel a monté ça pour des oeuvres caritatives, alors il s’est dit qu’un gros orchestre coûterait cher, donc il s’est limité à un orchestre à cordes. Il n’y a pas de hautbois ni de bassons, et les trompettes dans plusieurs des choeurs ont été rajoutées l’année d’après. Donc c’est intéressant parce que la couleur est différente. Il y a aussi un choeur, qui n’a jamais été entendu à Québec, et qui est assez particulier.» Ce concert est donc une occasion pour les connaisseurs de comparer cette version à la version officielle de l’oeuvre, d’entendre cet ensemble qui, décidément, ne fait rien comme les autres. Et c’est tant mieux.

Le 29 avril
À l’église Saint-Roch