Kataklysm : Descente aux enfers
Musique

Kataklysm : Descente aux enfers

Deux ans après les faits, il est toujours plus facile de reconnaître ses erreurs. Surtout quand l’album «après débâcle» est reçu de façon positive, autant en Amérique du Nord qu’en Europe. En fait, The Prophecy (Stigmata of the Immaculate) le plus récent Kataklysm, a été qualifié de meilleur album de la formation montréalaise. Et c’est vrai.

Deux ans après les faits, il est toujours plus facile de reconnaître ses erreurs. Surtout quand l’album «après débâcle» est reçu de façon positive, autant en Amérique du Nord qu’en Europe. En fait, The Prophecy (Stigmata of the Immaculate) le plus récent Kataklysm, a été qualifié de meilleur album de la formation montréalaise. Et c’est vrai. Le chanteur Maurizio Iacono l’admet, le groupe a mangé une raclée suite au lancement de Victims of this Fallen World, en 1998. Et encore, le compact n’est jamais paru chez nos voisins du sud.

«Avec une pochette différente et une production supérieure, l’album serait mieux passé. Mais on avait besoin d’une brisure, après le départ de l’ancien chanteur. Le concept de Sylvain (Houde) devait être coupé parce qu’il était trop dominant sur le groupe. On est toutefois allés trop loin, même si je ne regrette pas l’album», dit-il. En effet, comme le fait remarquer le chanteur, quand un groupe est trop extrême, les gens s’y habituent et ça devient difficile, voire carrément impossible, par la suite, de maintenir le rythme infernal ou d’explorer d’autres avenues musicales. Et l’exploration est importante pour Kataklysm, même s’il n’a pas l’intention de renier ses origines pour autant. «Kataklysm est destiné à être extrême et va le rester. Par contre, le prochain disque – The Prophecy étant enregistré depuis un an, le quartette pense déjà au prochain – sera plus mélodique mais pas dans le style suédois. Plutôt dans le genre Metallica, le vieux thrash mélodique.» Cela dit, Kataklysm a toujours su aménager une petite place aux mélodies de guitares accrocheuses sur ses premiers disques. «Et ça soulevait toujours des batailles lors des répétitions! Sur The Prophecy, on s’est améliorés au niveau des structures musicales; c’est entraînant et super heavy et il n’y a pas de changements trop brusques dans le tempo», décrit Maurizio.
À ses débuts, Kataklysm voulait être le plus heavy, le plus fou, le plus original des groupes. Aujourd’hui, Maurizio affirme qu’à top essayer, la musique n’est plus naturelle et dénuée d’émotion. «On ne la sentait plus.» Ce n’est plus le cas. «Ça nous a pris du temps pour nous reconstruire et réapprendre à nous connaître – Stéphane Barbe (basse), Jean-François Dagenais (guitares), Max Duhamel (batterie) – mais on a fait le tour des points faibles du groupe et on les a travaillés.» Une fois tout remis en place et l’album enregistré, Kataklysm est parti à la pêche, afin de trouver un nouveau label. Hypnotic ne se sentait pas à la hauteur de The Prophecy.

«Plusieurs compagnies étaient intéressées mais on a choisi Nuclear Blast malgré notre expérience désastreuse avec eux dans le passé. On a réglé nos différends, ils nous ont payé les royalties qu’ils nous devaient (…) Cette fois-ci, j’ai vu venir les pièges de loin!», lance Maurizio en riant. Un homme averti en vaut deux… À ses débuts, en 1992, on prédisait que Kataklysm était le next big thing, mais les problèmes internes – après Temple of Knowledge (1996), le groupe se remettait en question régulièrement – ont failli détruire ses membres. «Malgré tout, il y a toujours eu quelque chose pour nous faire continuer. Et aujourd’hui, on est de retour avec Nuclear Blast. Qui l’eût cru? C’est la preuve que quand tu veux vraiment un chose, tout est possible.»

Avec Dismember, Krisiun et Shadows Fall.
Le 11 juin
Aux Foufs
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