Championnat DMC : Et ça tourne…
Musique

Championnat DMC : Et ça tourne…

Le 17 juin prochain au Studio, vous pourrez être témoin d’une étape de la course au titre de «meilleur D.J. au monde», lors des éliminatoires montréalaises du championnat international DMC (Disco Mix Club). Au programme: de nombreux talents d’ici, dont les D.J. Busker, Royal Skillz, Nerve, et Blast, bien décidé à défendre son titre de champion montréalais.

«Le deejaying est l’essence même du hip-hop; la base sur laquelle repose tout ce qui est venu par la suite. Le nier serait l’équivalent de douter de Jésus», lança un jour Chairman Mao, rédacteur en chef de la revue musicale Ego Trip. C’est dans les années soixante-dix, quelque part dans le Bronx, qu’un certain DJ Kool Herc introduisit l’art du deejaying, quatrième élément fondateur de la culture hip-hop. Équipé de tables tournantes et de quelques disques, le D.J. est celui qui génère les ambiances et les énergies, se prêtant volontiers au jeu du one-man-band.
Il a fallu attendre l’apparition d’événements comme le championnat DMC pour que le rôle du D.J. soit enfin mis en lumière. Depuis sa fondation en 1983 par l’ex-D.J. disco Tony Prince, le Disco Mix Club a contribué à redéfinir le rôle du D.J. D’abord axé sur les talents de mixeur des D.J. house, le DMC a pris le virage, beaucoup plus spectaculaire, du hip-hop et du scratch. «Le but de la compétition est de mettre le D.J. de l’avant en démontrant que c’est un musicien à part entière, amorce Gisèle Berry, directrice adjointe de la division canadienne du DMC. Son instrument est la table tournante. C’est quand même hallucinant que quelqu’un puisse, en empruntant un petit bout de chaque vinyle, arriver à créer une nouvelle composition musicale», renchérit-elle, visiblement passionnée par le phénomène.
Le 17 juin prochain au Studio, vous pourrez être témoin d’une étape de la course au titre de «meilleur D.J. au monde», lors des éliminatoires montréalaises du DMC. Au programme: de nombreux talents d’ici dont les D.J. Busker, Royal Skillz, Nerve, et Blast, bien décidé à défendre son titre de champion montréalais.
«J’ai commencé à compétitionner à l’âge de dix-sept ans, amorce D.J. Blast. En 1998, je me suis présenté aux championnats canadiens, mais je n’étais pas très expérimenté. Le fait d’avoir renouvelé l’expérience une deuxième fois aux éliminatoires canadiennes l’an dernier me motive encore plus. J’ai mis le bouchées doubles: je passe mes journées à pratiquer.»
Deux disques et une aiguille, voilà les seules armes à la disposition des concurrents, qui ne disposent que de six minutes pour convaincre les juges. «Chacun des compétiteurs devra utiliser les mêmes tables tournantes et le même mixer, explique Gisèle Berry. Ce qui est intéressant, c’est qu’à Montréal, la communauté est unie; les D.J. sont proches les uns des autres. Au DMC, la compétition est saine; tout se déroule dans l’esprit d’équipe.»
Blast, lui, ne semble pas du même avis: «Cette année, pour la première fois, je sens que la compétition sera moins amicale. On dirait qu’il y a plus de tension. Je me suis fait dire qu’on allait me voler mon titre, mais j’essaie de ne pas le prendre trop personnel, lance-t-il de façon nonchalante. Habituellement, les juges ont une tête sur les épaules. J’espère qu’il n’y aura pas de favoritisme…»
Le vainqueur de la série éliminatoire montréalaise se rendra, le 20 juin prochain, à Calgary, où il se mesurera aux représentants du reste du pays. Le grand gagnant aura le privilège de représenter le Canada au championnat mondial, qui se tiendra au Millenium Dome de Londres, le 24 septembre prochain. Depuis 1986, de nombreux participants au DMC se sont inscrits dans les annales du turntablism, par leur technique et leur sens de l’innovation. Mentionnons les Américains Cash Money et Q-Bert, l’Anglais Cut Master Swift, et, bien sûr, notre spin doctor national, A-trak, qui s’est distingué aux championnats canadiens en 1997, avant de s’emparer du titre mondial en Italie, alors qu’il n’avait que quinze ans! En ce moment, c’est l’Américain D.J. Craze qui règne en roi et maître, ayant remporté le titre mondial en 1998 et en 1999. Reste à voir si, de notre côté, Blast saura conserver son siège…

Au Studio
Le 17 juin

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