Les Cowboys Fringants : Festifs et bons au goût

"Pour le Festival, on va peut-être nous présenter comme "fougueux, plein d’énergie, rigolos et à ne pas prendre au sérieux. Et aussi…" Mais le "et aussi…" n’est pas là d’habitude. Ou encore, on va sûrement écrire sur nous: "Gang de niaiseux qui jouent avec Plume!" ou "Ha! ç’a l’air drôle, on va aller voir ça!"" En guise de conclusion à l’entrevue qu’il venait d’accorder, Dominique Lebeau, le batteur des Cowboys Fringants, tenait simplement à nous préciser, avec une légère ironie, la vision que les amateurs ont habituellement du groupe. Tout au long de l’entrevue, le jeune homme revenait d’ailleurs régulièrement sur le fait que le groupe de Repentigny, paroles ironiques et costumes de scène à l’appui, est souvent qualifié de "rigolo" ou d’"amusant", sans doute parce que c’est le trait de personnalité qui ressort le plus à l’écoute de son western folklorique et banlieusard.
Leur troisième album, le bien nommé Motel Capri, dresse par le détail l’inventaire des vicissitudes de la vie de banlieue et de ses habitants aussi crétins que kétaines. Le plus bel exemple à cet effet serait Le Plombier (Y’avait des spots en d’sous des bras / Pis y sentait le vieux Velveeta / Y’avait la craque de fesses à l’air / A’ec la coupe Jaromir Jagr). Toutefois, il est vrai que ce serait un peu hypocrite de s’arrêter uniquement à cet aspect et d’occulter des titres comme Le Gars d’la compagnie (en référence au documentaire L’Erreur boréale de Richard Desjardins et Robert Monderie) ou Mon pays/Reel des aristocrates, petit retour historique sur la défaite des plaines d’Abraham et sur les patriotes. "Si on retourne à la première cassette du groupe [12 grandes chansons], c’était de la parodie tout le long. C’était surtout pour faire rire les amis de J.-F. [Pauzé, le guitariste] et de Karl [Tremblay, le chanteur], qui chantaient un peu n’importe quoi. Déjà, sur le deuxième album, Sur mon canapé, il y avait des chansons qui n’étaient pas que drôles", précise Dominique Lebeau, faisant l’historique du groupe qui fête cette année ses trois ans d’existence.
Celui qui est crédité des percussions, des chorégraphies et de la grosse voix sur l’album poursuit en précisant la philosophie du quintette. "Je l’ai souvent dit, on est un groupe Mini-Wheat avec un côté drôle et un côté sérieux. L’un ne va pas sans l’autre parce qu’avec juste un côté drôle, ça marche une fois ou deux, mais ça ne dure pas longtemps. En spectacle comme sur disque, c’est le fun, une couple de niaiseries. Comme par exemple Su’ mon big wheel (c’tait l’fun) [l’intro de Motel Capri, 11 secondes au chrono!], c’est juste une joke. D’ailleurs, l’ordre des chansons de l’album est choisi dans cet ordre d’idées. Le début est plus drôle, la première chanson sérieuse arrive en cinquième ou sixième place."
Malgré tout, les membres du groupe assument bien leur rôle de cow-boys loufoques: costard et stetson leur vont d’ailleurs à ravir sur scène, sans doute l’endroit idéal pour découvrir les multiples facettes de leur musique. Leur premier passage à Québec en avril dernier au minuscule Bal du Lézard avait d’ailleurs été sans équivoque. Le groupe s’avère très à l’aise sur scène et Karl Tremblay se révèle un excellent conteur et improvisateur. D’avoir à se présenter sur la grande scène du Festival, en première partie de Plume (qui aurait très apprécié d’être jumelé aux Cowboys), ne semble pas effrayer outre mesure Dominique Lebeau. "C’est vrai qu’on est sans doute plus un groupe de spectacle, que ce soit dans un sous-sol, au bord d’un feu ou dans un stade! Même si sur disque je ne trouve pas ça moins intéressant… Sur les Plaines, on va sûrement exagérer en terme d’énergie! On va essayer de faire rire le monde dans la première minute, de leur faire brasser la tête dans la deuxième minute, pour finalement les faire danser au bout de deux chansons!"
Le 9 juillet

Sur les plaines d’Abraham
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