«Radar one to tango-zulu, give position.» C’est le genre de message que les pilotes de l’OTAN pouvaient recevoir en provenance du Mont-Radar durant la guerre froide. Depuis trois ans, et pendant trois jours d’enfer, le radar en question émet plutôt du techno, et beaucoup de sueur depuis que Ray Courtemanche Jr (appelé communément Ray Junior) a eu l’idée d’y implanter un festival techno qui est de plus en plus couru. Il faut dire que l’endroit, un bunker désaffecté situé à 2 300 pieds d’altitude, se prête magistralement – et c’est le mot – à la tenue d’un festival qui fait de l’évasion et du rêve sa principale marque de commerce. Ray Junior précise que le temps changeant que l’on retrouve au sommet de la montagne permet d’asseoir cette marque de commerce. «L’an dernier, il y avait tellement de brume un matin que l’on pensait que le sommet de la montagne et le bunker flottaient dans l’espace. Pour un rave, c’est particulièrement buzzant!»
Il ne doit pas être le seul à penser ainsi, car Evolution Radar One attend cette année près de 20 000 personnes, après en avoir accueilli 8 000 en 1998 et 14 000 l’an dernier. «C’est vraiment génial ce qui se passe avec Evolution Radar One, parce qu’on a de l’aide de presque toutes les compagnies de production de raves partout au Québec qui collaborent pour que l’événement deviennent une référence.» Junior admet en le déplorant qu’une seule compagnie de production majeure, les Productions 514, a inscrit un événement la même fin de semaine qu’Evolution Radar One. «Je ne dirais pas que c’est voulu, mais sur 29 compagnies, c’est la seule qui a refusé de collaborer. Ça va vraiment à l’encontre de la philosophie rave qui n’est pas du tout axée sur la compétition. C’est vraiment dommage.»
Quoi qu’il en soit, la stratégie privilégiée par l’organisateur vise précisément à donner à l’événement un caractère national. «On s’est arrangé avec les autres compagnies pour qu’elles viennent présenter leurs gros noms [de D.J.] lors de Radar One, ce qui fait que l’on va avoir une variété assez intéressante.» Durant trois jours, ils seront donc 30 artistes de la table ronde à s’ébattre sur les différentes scènes de Radar One. «On a une scène extérieure sur la plage. C’est là que les D.J.’s house, tribal et techno vont se produire. C’est là que ça commence et on veut vraiment que l’atmosphère soit comme un beach party.» Plus tard dans la soirée, le fameux bunker va ouvrir ses trois étages de béton à une armée de ravers venus entendre les sets plus underground que donneront des noms tels que Modulem, de France, ou encore Genie, venu expressément de son Miami subtropical pour l’événement.
Côté sécurité, Junior affirme que bien qu’à sa troisième année (ce qui est relativement jeune pour un festival), l’événement est plutôt rodé. Les quelque 20 000 festivaliers qui sont attendus auront donc droit aux mêmes mesures de sécurité que durant les années précédentes, en plus gros, évidemment. «Ça a très bien fonctionné les dernières années. On va juste mettre un peu plus de monde cette année. De toute façon, la clientèle des raves, ce n’est pas vraiment des émeutiers.» Cerise sur le sundae, Junior affirme même avoir en sa possession une lettre de recommandation de la Sûreté du Québec, au cas où il aurait des problèmes avec des corps policiers plus récalcitrants. «On s’est fait une bonne réputation au chapitre de la sécurité en trois ans, et on est paré à presque tout.» L’OTAN aurait apprécié.
Du 14 au 17 juillet
Au Mont-Radar
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