

Mass Hysteria : État métal
Métal hurlant où les percussions tribales, les sonorités électroniques et les textes ensoleillés font bon ménage, la musique de Mass Hysteria ne lasse pas de surprendre. Quand les cousins rockent à la dure.
Nicolas Houle
Photo : François Poulin
Ce n’est pas un secret, le rock n’a jamais été l’une des forces de la France. La hard encore moins. Quant au métal, jusqu’à tout récemment, c’était presque le néant. C’est Mass Hysteria qui s’est amusé à changer les données. D’abord au milieu des années 1990, avec Entre le bien-être et la paix. On y découvre alors un métal qui se chante en français, empli de messages positifs et où l’originalité est omniprésente, grâce à une belle fusion des genres.
Puis, loin de s’asseoir sur ses lauriers, la formation poursuit son évolution avec adresse sur Contraddiction. Marquant une nouvelle étape dans son souci de professionnalisme et de raffinement musical, l’album réalisé par le très prisé Colin Richardson (Machine Head, Fear Factory), est sans doute la plus grande réussite du groupe à ce jour, démontrant clairement que Mass Hysteria peut concurrencer n’importe quelle formation de métal anglophone, tant du côté musical que du côté technique.
La plus belle preuve, Mass Hysteria l’a eue en mai dernier. Le sextuor assurait alors la première partie de Korn, à Paris. «Ça s’est passé de façon formidable, vraiment. On était dégoûté que ça s’arrête! raconte Yann, l’un des guitaristes de la formation. On ne devait faire qu’une date, celle de Paris, parce que ça nous coûtait trop cher et, finalement, les gars de Korn ont décidé de nous inviter pour le reste de la tournée française parce que notre concert leur avait plu. On est tombé des nues! Ce sont vraiment des mecs en or! Ils n’ont pas la grosse tête du tout comme on pourrait se l’imaginer, sauf peut-être le chanteur qui est à part!»
Au terme de leur collaboration, les membres de Korn ont invité Mass Hysteria au Ozzfest ainsi qu’à leur festival, le Family Values Tour, l’un des plus gros du genre chez nos voisins du sud. Mass Hysteria aurait-il trouvé sa porte d’entrée vers les États-Unis? «On n’a rien signé, alors on ne veut pas se faire de cinéma, confie Yann. Mais c’est très encourageant, d’autant plus qu’à Paris, on a eu la chance de jouer devant leur directeur artistique de Los Angeles et qu’il a carrément flashé sur nous, alors il y a peut-être des possibilités que Mass Hysteria puisse s’exporter.»
Tout est donc au beau fixe chez le sextuor et rien ne semble vouloir ternir le tableau, pas même le départ du comparse de Yann, le guitariste Erwan. Apparemment lassé d’user ses doigts dans le monde de la musique où il évoluait depuis 15 ans, Erwan a accroché sa guitare, quittant le groupe en bons termes en janvier dernier. Il a aussitôt été remplacé par Yaya, qui n’a pas été long à se joindre aux membres pour travailler au nouvel album. Dix chansons sont en chantier, sensées constituer une suite logique à Contraddiction, plutôt qu’une copie. Les mélodies gagnent encore du terrain chez Mass Hysteria et, selon Yann, l’arrivée du nouveau guitariste n’y est pas étrangère: «Erwan composait peu, alors que Yaya compose beaucoup. Il amène énormément de mélodies, ce qui fait que les deux guitares se parlent davantage. Il y a plus de mélodies dans les guitares et ça se répercute sur le travail mélodique de la voix. On est très content des résultats.»_
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