Toujours en pleine forme après plus de 30 ans de carrière, les légendes du rock viennent de pondre un nouvel album, J-Tull Dot Com, auquel s’ajoute une tournée où passé et présent cohabitent. Ce passé, sans cesse renouvelé, est toujours aussi vivant pour Anderson. Il nous livre ses impressions sur quelques-unes des chansons les plus marquantes du Jethro des 15 premières années:
Octobre 1968: A Song for Jeffrey
«J’ai écrit cette chanson pour Jeffrey Hammond [qui a été par la suite bassiste de Jethro Tull] qui, à l’époque, étudiait en arts au collège. Il venait nous voir jouer au Marquee Club et il s’installait toujours seul, à l’arrière, et ne parlait à personne. Je lui ai donc écrit une chanson sur le fait qu’il désirait être à part des autres, jouer les observateurs puisqu’il était alors, et est encore, un peintre. Alors voilà une chanson pour Jeffrey, vraiment bluesy, qui aurait pu être, en fait, une chanson pour Captain Beefheart!»
Avril 1970: With You There to Help Me
«Pour moi cette pièce n’a pas 30 ans, c’est plutôt celle que j’ai jouée la nuit passée. Et chaque fois je me dis "bon, hier dans la troisième mesure j’ai joué ça, aujourd’hui pourquoi je n’essaierais pas ça?>, elle n’est donc jamais pareille. On y retrouve du blues, sur un tempo inhabituel pour le rock, il y a des éléments du classique aussi, à travers les partitions de flûte, bref c’est une soupe remplie d’éléments différents et j’espère qu’elle a bon goût!»
Avril 1971: Aqualung
«C’est inspiré d’une photographie d’un vieux clochard. Il y a toujours des émotions étranges quand tu confrontes quelqu’un du genre: tu es à la fois effrayé, tu as pitié, tu veux aider, mais tu ne veux pas t’approcher… Ça me poursuit encore aujourd’hui, ce qui fait que pour moi ce n’est pas une chanson nostalgique ou datée, mais plus une chanson qui traite de la nature humaine et d’une réalité sociale encore plus présente aujourd’hui que lorsqu’elle a été écrite.»
Avril 1972 Thick as a Brick
«Je voulais faire une espèce de satyre de l’album concept, car quand on a fait l’album Aqualung, plusieurs critiques y ont vu un album concept alors que, pour moi, c’était une collection de chansons qui n’avaient presque rien en commun. Ça m’a amusé et je me suis dit "on va leur donner la mère de tous les albums concept". C’est vraiment de l’humour britannique et ça n’a pas à être pris très au sérieux.»
Mai 1976: Too Old to Rock’n’roll, Too Young to Die
«J’étais dans un avion, la température était très mauvaise et j’avais très peur que l’on s’écrase. C’est alors que ce titre m’est venu à l’esprit. Plutôt que d’écrire quelque chose sur cette aventure, j’ai décidé d’illustrer la vie de quelqu’un qui était un produit d’une génération et qui refuse de changer. Il vient un temps où on ne peut plus ressembler et être ce que l’on était. Par exemple, j’ai remarqué que Robert Plant a le même look qu’il avait dans Led Zep, idem chez beaucoup de gars du métal qui arborent toujours les grosses tignasses…»
Janvier 1978: Heavy Horses
«Il y a une dimension un peu nostalgique dans cette pièce: on s’interroge, par exemple, sur les chevaux remplacés par des tracteurs sur les fermes. Ce n’est pas une chanson que j’écrirais encore, mais j’aime bien écrire sur quelque chose qui n’a jamais été traité avant. Écrire sur le suffolk, le clydesdale, le percheron, je ne crois pas que l’on retrouve ça tellement dans la musique contemporaine…»
Le 25 juillet
À l’Agora du Vieux-Port
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