Musique

Retour de son : AnickDeborah Coleman

Anick

Le 14 octobre, à l’Arlequin

Anick a beau être toute menue, cachée à moitié par une guitare qui paraît trop grosse pour elle et un micro qui lui sert quasiment de paravent, elle ne se gêne pas pour faire rugir sa guitare et pour hurler son rock anglophone à renfort de décibels. Avec des airs l’apparentant tantôt à Siouxie & The banshees, tantôt à Joan Jett ou encore à L7, la petite femme à l’allure angélique et au regard mélancolique a livré son rock lourd avec trois compères, une nouvelle formation qu’elle a mis sur pied il y a sept mois. Disons-le tout de suite: ce n’était pas parfait. L’interprétation aurait gagné à être plus dynamique, les chansons – espèce de prog métal alambiqué et mécanique – à être moins complexes et sinueuses, mais, en revanche, il faut dire que la chanteuse pouvait compter sur une section rythmique efficace et que parfois sa voix trouvait pleinement sa place lors d’envolées musicales qui ne souffraient pas trop la syncope. Avec quelques réajustements et sans doute un peu de patience, Anick pourra probablement se mériter un public du côté de l’underground alternatif.

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Deborah Coleman
Le 17 octobre, à l’Autre Caserne

Ce n’est pas pour rien que Deborah Coleman se plaît tant à chanter le I’m a Woman de Koko Taylor: non seulement est-elle «une femme» et «sait chanter le blues», mais elle est effectivement «une boule de feu» quand elle se donne tout entière. Et elle s’est donnée ce soir-là, avec une voix et des soli impeccables. Aussi n’a-t-elle pas été longue à enflammer le public, déjà chaleureux, qui s’était déplacé en grand nombre pour la voir sur scène. C’est un spectacle bien rodé et bâti que la blueswoman a présenté, où les temps morts n’existaient pas, où, avec ce répertoire qu’elle s’est bâti en moins de 10 ans, elle nous faisait passer d’un blues très respectueux de la tradition à un rock teinté de blues, le tout livré avec une équipe efficace, quoique discrète et sans vernis. On pourrait bien lui reprocher d’en avoir un peu trop mis çà et là, ou d’avoir étiré ses chansons en longueur à force de soli, mais n’est-ce pas le blues? Et puis elle affichait une telle diversité dans son jeu et un son de guitare si irrésistible qu’à bien y penser, on n’aurait pas vraiment voulu que ça cesse!