Dorothée Berryman : Standards de qualité
Musique

Dorothée Berryman : Standards de qualité

En spectacle à Québec au printemps dernier, DOROTHÉE BERRYMAN nous revient avec un album réunissant quelques-uns de ses standards de prédilection. Un thème: l’amour, celui du jazz en particulier.

La participation de Dorothée Berryman à des comédies musicales comme Poucet et Chaperon, de Michel Tremblay et Sylvain Lelièvre au Théâtre de la Marjolaine en 1975, comme Marche, Laura Secord, de Roussin-Rousselle-Beaulieu, et ses quelques brèves prestations lors d’émissions télévisées laissaient déjà entrevoir un goût et un talent certains pour chanter. Depuis le début de sa carrière, les gens lui accordent leur confiance: Paul Hébert, pour Pygmalion, Denys Arcand, pour Le Déclin de l’empire américain, et maintenant Guy Cloutier, pour la chanson.

Depuis quelques années, les artistes redécouvrent les standards du jazz, pour les plus jeunes d’entre eux, la chanson populaire des années 60, celle des Beatles par exemple. Nous avons grandi avec ces chansons, avec l’imaginaire qu’elles portaient. Dans sa famille, Dorothée Berryman chantait beaucoup de chansons écrites par les grands compositeurs de la scène ou de l’écran: au début des George Gershwin, Richard Rodgers, Cole Porter, Irving Berlin, Harold Arlen, Hoagy Carmichael. Par la suite, elle découvrira des interprètes: Dinah Washington, Rosemary Clooney.

Au début des années 90, elle part pour New York et y reste six ans: "Le fait de demeurer à New York me permettait de mettre les morceaux du puzzle ensemble." Au retour, Lucette Tremblay, son professeur de chant, confirme ce goût de chanter, présent dès l’enfance, et qui a mûri: "Plus récemment, en novembre 1998, ce fut un cri du coeur. Je voulais cet album." Il faut une certaine témérité pour aborder le continent jazz. Mais trois complices, trois professionnels, son professeur de chant, Lucette Tremblay, son directeur musical, Sylvain Daigneault, et son producteur, Guy Cloutier, auront donné à Dorothée Berryman toute la confiance voulue.

À la fin de 98, une série de 14 dimanches consécutifs au Sofa à Montréal, suivie de récitals au Saint-Sulpice en 99, font découvrir la chanteuse. Puis, elle se produit au Festival de jazz. Triomphe à la Maison de la chanson au printemps dernier. À propos du CD, l’interprète dira: "Il a évolué à mesure que s’est fait le spectacle." Le grand fil conducteur reste l’amour. Le répertoire est composé à la fois de ballades comme How Long Has this Been Going on?, Here’s to Life, la magnifique But Beautiful, associée au répertoire de Lena Horne, et de pièces swing à tempo plus rapide, comme Me, Myself and Eye, associée au répertoire de Billie Holiday et de Lester Young, Hard Hearted Hannah, associée au répertoire d’Ella Fitzgerald, "blues joyeux, grivois". Certains seront plus familiers avec des pièces comme C’est si bon, Les Feuilles mortes et Samba Saravah.

Comme interprète, Dorothée Berryman arrive avec tout son métier de la scène, avec la sensibilité aux mots et au jeu. L’interprétation de Lush Life suppose de grandes qualités dramatiques. "Lucette Tremblay, dira-t-elle, pour la technique propre au chant, me fera sentir la liberté avec laquelle je peux passer de Feydeau au travail de jazz!" L’interprète colle à la chanson The Song Is You.y

Dorothée Berryman
Dorothée Berryman
(Guy Cloutier/Select)