Stomp All Stars : Ska de conscience
Musique

Stomp All Stars : Ska de conscience

À l’origine, il ne s’agissait une façon comme une autre d’éviter les engelures en plein hiver montréalais. Matt Collyer, patron de l’étiquette de ska montréalaise Stomp, a réuni des membres de divers groupes de son écurie (Planet Smashers, Gangster Politics, Kingpins et autres), alors en hibernation, dans le but de ressusciter quelques classiques rocksteady, ska et reggae des années 50 à 70. Les Stomp All Stars ont donc vu le jour au début de 1999…

À l’origine, il ne s’agissait une façon comme une autre d’éviter les engelures en plein hiver montréalais. Matt Collyer, patron de l’étiquette de ska montréalaise Stomp, a réuni des membres de divers groupes de son écurie (Planet Smashers, Gangster Politics, Kingpins et autres), alors en hibernation, dans le but de ressusciter quelques classiques rocksteady, ska et reggae des années 50 à 70. Les Stomp All Stars ont donc vu le jour au début de 1999, et ils s’installèrent en résidence au bar Le Swimming pour une série de rencontres hebdomadaires qui allait devenir une véritable tradition.

Alors que débute la troisième édition de cette série de concerts hivernaux, les Stomp All Stars commencent à faire tourner des têtes. Il faut dire que jouer en plein milieu de ce désert culturel qu’est le mois de janvier, c’est une bonne technique de marketing, non? Les journaux, qui cherchent désespérément de quoi se mettre sous la dent, vont sauter sur l’occasion… "En fait, il y a une seule raison toute simple qui explique le choix du mois de janvier: c’est le seul moment de l’année où les groupes ne sont pas en tournée et peuvent se consacrer aux All Stars, explique Kurt Ruschiensky, mieux connu comme tromboniste au sein des Planet Smashers. Quant aux médias, je ne sais pas ce qu’ils ont tous cette année, parce qu’on se contente de faire ce qu’on a toujours fait depuis trois ans!"

En réalité, l’attention qu’on leur porte est directement proportionnelle à la renommée sans cesse grandissante de la famille Stomp, qui fêtera son sixième anniversaire dans quelques semaines. Même que le label est en train de faire de Montréal l’une des plus importantes capitales du ska en Amérique du Nord. L’été dernier, à la faveur d’une nouvelle initiative du Festival International de Jazz, les Stomp All Stars se sont d’ailleurs retrouvés en vedette sur une scène extérieure entièrement consacrée au ska. "C’était vraiment un bon moment, se souvient Kurt. Franchement, je n’en revenais tout simplement pas! Au début, j’étais presque mal à l’aise à l’idée de jouer en plein Festival de Jazz, comme si j’usurpais la place de "vrais" jazzmen. Mais lorsque j’ai vu les premiers groupes jouer, et que j’ai vu la réaction du public jeune qui s’était déplacé, ça m’a semblé tout à fait naturel."

Avec le temps, au fil des différents changements de personnel (le groupe à géométrie variable compte toujours au moins huit membres), on a élargi le répertoire de reprises de Desmond Dekker, Jimmy Cliff et des incontournables Skatalites ("On n’a même pas eu à répéter, tout le monde connaissait les chansons par coeur", précise Kurt), pour y inclure des compositions. "On écrit de plus en plus de nouvelles chansons, mais lorsqu’on le fait, c’est toujours dans l’esprit des années 50 et 60. Chacun de nos groupes respectifs offre sa propre version du ska; mais au sein des All Stars, on a une approche plus traditionnelle; on se permet de composer des trucs qui ne se rendraient jamais sur un disque des Smashers ou des Kingpins."

Avec un album en chemin et une reconnaissance de plus en plus grande auprès des amateurs de ska, le groupe pourrait-il un jour éclipser les formations qui lui ont donné naissance? N’y comptez pas. Effectivement, ne serait-ce que pour des raisons logistiques, les chances que les All Stars sortent un jour de Montréal sont bien minces. "Ça nous convient tout à fait, lance Kurt. D’une certaine façon, jouer avec les All Stars, c’est un peu des vacances. La plupart de nos groupes ont déjà une réputation bien établie et on ressent une certaine pression à cause de ça. Les All-Stars n’ont pas l’ambition de devenir un "vrai" groupe; on fait ça pour le seul plaisir de jouer."

Tous les jeudis de janvier
Au Swimming
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