Cristian Vogel : Académix
Musique

Cristian Vogel : Académix

Avec son dernier album paru sur la très respectée étiquette NovaMute, Cristian Vogel continue son ascension vers une reconnaissance internationale en musique expérimentale électronique.

Avec son dernier album paru sur la très respectée étiquette NovaMute, Cristian Vogel continue son ascension vers une reconnaissance internationale en musique expérimentale électronique. Ayant immigré assez jeune en Angleterre (ses parents tentaient de fuir la dictature du général Pinochet), Vogel est maintenant établi à Brighton. Il s’y est graduellement découvert un intérêt pour la musique à travers une passion pour l’équipement électronique. Il a fait ses premières armes avec le projet The Cabbage Head Collective (comprenant Si Begg et des membres de Germ). Contrairement à plusieurs de ses contemporains, il a aussi étudié à l’Université de Sussex, obtenant un diplôme en musique du vingtième siècle. "Je ne suis pas certain que cela ait influencé grandement mon travail, affirme-t-il d’emblée. Je n’ai étudié que pendant trois ans, ce n’est pas comme si j’avais consacré ma vie à étudier académiquement la musique. Ça m’a probablement fait comprendre différentes formes d’esthétique. Par exemple, je suis heureux d’avoir pu connaître et comprendre le cheminement de certains types de musique qui peuvent paraître très bizarres à première vue."

Ses études lui auront donc permis d’atteindre une plus grande ouverture d’esprit; et il renchérit: "Ça m’a surtout aidé à exprimer mes idées et à les pousser plus loin." Selon lui, cela l’a stimulé également à être en constante évolution. "Mon principal défi, c’est d’être original dans mon propre contexte: je n’aime pas me répéter dans mon travail. Par exemple, si j’avais exploré un rythme particulier en 1996, je ne l’utiliserais jamais par la suite; pour moi, il est essentiel d’avancer."

Son unique leitmotiv, c’est le groove. Bien que variée, on pourrait certainement qualifier sa musique d’expérimentale, mais sans jamais être hermétique, grâce à ce souci accordé aux rythmes funky. "J’aime créer des grooves qui font réagir la foule. Ce n’est pas uniquement une préférence personnelle, c’est ma couleur. Ce genre de funk suscitera toujours mon intérêt."

Et est-ce que ce funk franchira la barrière des platines à Montréal? À première vue, la différence entre le réalisateur et le D.J. reste difficile à cerner. "À un premier niveau, il est évident que mon son sur disque est différent de celui que j’ai comme D.J. puisque je ne joue pas uniquement mes compositions. Mais je reste le même dans les deux cas avec mes propres jugements ou mes propres goûts. Les D.J. qui réussissent à bien mixer sont capables de faire transparaître leur personnalité. Réaliser une pièce demande exactement les mêmes atouts. Il faut sélectionner et filtrer pour choisir une bonne ligne de basse, un son de drum… Sur les tables tournantes, c’est la même chose. Il faut toujours voir si un disque est bon ou pas. Les fondations sont les mêmes, alors votre personnalité devrait pouvoir se projeter dans les deux professions."

Mais le D.J. traverse tout de même toutes sortes d’émotions bien particulières lorsqu’il mixe, explique Cristian Vogel. Lorsqu’il est imprégné par son travail, il se place dans un état assez bizarre: "Je me retrouve dans un espace transitionnel assez étrange où je sens un mélange de plusieurs émotions complexes que je ne veux pas aborder parce qu’elles sont justement très saugrenues…"

Le 26 janvier
Au Stéréo
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