Live à Montréal : RubbermanSoirée Micro 1: Deadbeat, Monolake, Kit Clayton
Musique

Live à Montréal : RubbermanSoirée Micro 1: Deadbeat, Monolake, Kit Clayton

Rubberman
Le 8 février Café Campus

La rumeur se faisait de plus en plus insistante: Rubberman, une bande de jeunes excités du West Island, serait LE groupe du moment à Montréal. Véritable espoir du modern rock, ils s’apprêterait à frapper un grand coup avec son premier album, réalisé par Glen Robinson et en vente dans quelques semaines. Il y avait donc de l’exaltation dans l’air (ainsi que quelques dépisteurs de grosses compagnies américaines) lors de sa performance au Café Campus; et même la présence assommante de Cleavage, de Toronto, n’a pas eu raison de l’enthousiasme général. Dès les premiers accords, on a grincé des dents: on a eu droit à du hard-rock un peu générique, très corporate, qui devrait plaire aux fans de Creed, mais rien de plus. "Peut-être, mais ils ont un sacré chanteur, en tout cas", murmurait-on à gauche et à droite. Là-dessus, effectivement, rien à dire. Ce Jonas est une bombe, un véritable phénomène dont la présence et le registre varié (il donne aussi dans le blues au sein du groupe Jonas and the Blues Blooded) étonnent pour quelqu’un de si jeune. Une sorte d’Eddie Vedder, en moins tourmenté et, il faut le mentionner, en beaucoup plus sexy. D’ailleurs, dès le deuxième morceau, Jonas avait abandonné sa chemise, au grand plaisir du fort contingent de fans féminines. Une fois la machine rodée par une série de pièces hard interchangeables, Rubberman s’est lancé dans quelques titres plus mid-tempo et une reprise bien sentie de No Woman No Cry de Marley. Puis, il a cogné fort avec le single More than I Can Chew, qui tourne déjà pas mal sur les ondes d’une certaine station rock anglo de Montréal que Jonas s’est empressé de remercier. Après tout, c’est grâce au concours l’Esprit que Rubberman s’est fait connaître, et c’est aux fans de la station en question que s’adresse d’abord sa musique. Alors, un bon chanteur? Indéniablement. Mais un grand groupe? Ça reste à voir…. (Nicolas Tittley)

Soirée Micro 1: Deadbeat, Monolake, Kit Clayton
Le 9 février au Studio Main
Le 9 février, le festival Mutek lançait une série d’événements mensuels intitulée Micro, avec la venue de Kit Clayton et Monolake au Studio. Ce festival de musique électronique expérimentale offre habituellement des places assises dans le confort et avec la qualité sonore du Complexe Ex-Centris, mais propose ainsi un espace de danse un peu restreint. L’amélioration de son système de son et la légère réduction de son enceinte ont fait du Studio une belle solution de rechange. Cependant, une certaine insatisfaction m’a envahi pendant cette soirée. Après une excellente première partie, obscure, de Deadbeat (malheureusement peu écoutée du public), les deux artistes invités se sont affairés à leurs machines vers les 23 heures et se sont littéralement cachés (à leur demande) derrière des plantes à l’arrière de la salle, loin des regards d’une foule engagée dans une conversation qui tenait plus de la conférence de presse que d’un spectacle musical. Clayton et Monolake ont amorcé la première heure avec des sons très ambient qui n’ont fait qu’ajouter à l’atmosphère: c’est à se demander si la foule n’était pas réceptive ou si elle ne savait simplement pas que le spectacle était commencé. En début de deuxième heure, le rythme s’est accéléré et s’est complexifié, nous offrant ainsi quelques petits bijoux. Sans être extraordinaire, l’effet visuel sur grand écran a été assuré très correctement par Kit Clayton; tandis que la musique de Monolake s’est révélée un beau mélange de textures et de rythmes entortillés, quoiqu’un peu décousu dans son ensemble. Le groove a donc pris lentement de l’ampleur et le rythme s’est emparé tranquillement de certains membres du public. Alors que quelques-uns avaient décidé de partir, Akufen a pris la relève sur les tables tournantes, et le party a littéralement "pogné". Pendant la prestation de Kit Clayton et de Monolake, le public était-il attentif mais simplement trop décontracté pour que son intérêt ne soit apparent? Ou les gens attendaient-ils seulement de pouvoir danser? (Étienne Côté-Paluck)