Léo Munger : Créer l'interprétation
Musique

Léo Munger : Créer l’interprétation

Plus que jamais pour LÉO MUNGER le travail d’interprète comporte une mission créatrice particulière. Ce qu’elle nous prouvera avec une vingtaine de textes écrits pour la plupart en intime interaction avec elle.

"Ça se prépare depuis 1983, à travers mon hommage à Édith Piaf, dans un long périple vers la musique. Dès ce moment je m’étais fait écrire 25 chansons originales, très poétiques et très chargées, trop touffues même, mais les nécessités du spectacle m’ont vite ramenée vers l’interprétation de classiques de Brel, Piaf, Ferré, etc. Depuis deux ans, je reviens vers les chansons originales, mais avec le souci d’avoir des chansons qui peuvent tourner à la radio, qui soient simples mais pas simplistes."

Vingt ans après avoir personnifié celle qui donna chair à La Vie en rose, un rôle qui l’accompagnera jusqu’au cinéma (Le Vent du Wyoming) et la fera connaître dans toute la francophonie, Léo Munger semble renaître. Pourtant, l’expérience qui se concrétise actuellement tire ses racines de l’ensemble de sa carrière. Des centaines de spectacles, un disque, une émission de télévision (Je m’appelle Léo), d’innombrables rencontres, jusqu’à ce qu’elle se sente enfin à même de donner naissance au nouveau personnage qui drainera toute sa substance, celui de Léo Munger elle-même.

Une fois la certitude du passage acquise, Munger a promené son tourbillon pour rassembler la confiance et les énergies d’une impressionnante équipe. "Ce fut presque un pèlerinage, un voyage, se rappelle-t-elle. Il y a deux ans, j’ai annoncé que j’étais en pleine pré-production de disque et je n’avais pas un texte, pas une chanson, rien. Sauf un projet en tête. Je suis alors entrée dans l’inconnu, c’est-à-dire dans la création. J’ai embarqué un tas de monde dans mon rêve jusqu’à ce que je trouve un producteur."

Chose assez surprenante, elle prend d’emblée la décision de bâtir un univers latino-pop, dans lequel s’incluront de façon naturelle quelques escapades country-rock et des ballades. Le secret pour lier une telle sauce? Non seulement l’accordéon, mais avant tout la passion et la cohérence avec laquelle Munger rassemble les auteurs et interagit avec eux, jusqu’à intervenir dans l’écriture des textes. Après les musiques de René Dupéré – avec qui elle a eu le coup de foudre bien avant qu’il soit rendu célèbre par le Cirque du Soleil -, ce sont celles de Mario Peluso et de Robert Léger (ex-Beau dommage) qui lui sont acquises, accompagnant les mots de François Vigneault (autre fils de Gilles), de Manuel Laroche, des écrivains Christian Mistral et Alix Renaud. Et l’espace manque pour citer tous ceux auprès de qui elle dit s’être "bûché" un répertoire.

À 47 ans, la Saguenéenne se prépare à inaugurer le spectacle de sa vie dans la ville qui l’a vue naître une seconde fois par la chanson: Québec. Ville dont sont d’ailleurs issus les quatre musiciens qu’elle chérit, Dan Breton, Simon Proulx, Raynald Drouin et Christian Thomas. Ombres et Lumières, soirée qui s’achemine vers le disque, c’est la vie et la mort dans toute la fureur, la douleur et la joie qu’elles comportent. Ce qui risque d’être, à l’image de tout ce que la chanteuse et comédienne a entrepris, le coup d’envoi d’une longue aventure.

Du 22 au 24 mars
À la Maison de la Chanson
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