Eliza Carthy : Les diamants sont éternels
Musique

Eliza Carthy : Les diamants sont éternels

Vous tombez parfois irrésistiblement sous le charme d’une nouvelle voix de la chanson, avec ce sentiment profond d’être face à un diamant brut. Les chansons d’ELIZA CARTHY comme Perfect, Breathe ou Fuse viennent vous chercher au-dedans et vous habitent.

Eliza Carthy

est originaire du nord-est de l’Angleterre près de New Castle. Elle a baigné toute son enfance dans la musique. Elle vient d’une famille de musiciens dont la mère, Norma Wakerson, est d’origine gitane et dont le père, Martin Carthy, est un brillant guitariste interprétant de vieilles chansons traditionnelles.

La musique d’Eliza Carthy est donc fortement enracinée dans le folk. Elle écoutait autant Richard Thompson et Joni Mitchell que les violonistes québécois de musique traditionnelle. À 13 ans, elle se produisait déjà sur scène: "Je suis sur la route depuis l’âge de l’adolescence." À 25 ans, Eliza Carthy a donc beaucoup de métier. Elle a déjà trois albums à son nom: Heat, Light and Sound, Red Rice et Angels and Cigarettes.

Le travail d’écriture de chansons d’Eliza Carthy combine à la fois spontanéité et calcul. L’intuition occupe une place importante: "Ce qui m’amuse le plus, c’est de penser, pendant une minute, que le texte prend telle direction, puis soudainement de voir les idées s’organiser autrement. L’écriture de chaque chanson est une expérience différente." Sur Angels and Cigarettes, Eliza Carthy aborde beaucoup le sujet des relations amoureuses. Le désir, comme dans Whole, de s’investir totalement: "Do you smell my breathing around you, my body breathing you in […] If only I could breathe you all the time". Mais aussi, comme dans Perfect, de s’oublier soi-même, de s’abîmer: "But save me from this heart that always loves beyond its means". Dans Beautiful Girl, des mots parfois durs sur le mythe de la beauté, sur la création d’images: "She looks like a teardrop of milk wrapped in a silver gown". Dans Poor Little Me, pudeur à parler de la mort qui laisse sur des sentiments partagés: "Oh I don’t know about death but I know about living".

Chaque pièce sur Angels and Cigarettes a sa couleur particulière. Carthy insiste sur le travail collectif avec ses musiciens: "Depuis cinq ans, depuis Red Rice, tous les membres participent aux arrangements. Leur travail est aussi important que le mien." La formation regroupe habituellement Eliza Carthy à la voix et au violon, Barnaby Stradling à la basse, Ben Ivitzky à la guitare, Sam Thomas à la batterie et Martin Green aux claviers et à l’accordéon. Carthy écoute autant Ani Di Franco, les Propellerheads ou les Chemical Brothers que la musique classique. Angels and Cigarettes a un son moderne.

Sur le disque s’ajoutent des collaborateurs prestigieux: Van Dyke Parks, B.J. Cole, Leland Sklar et le Mondrian String Quartet. Carthy insiste sur le génie de Van Dyke Parks comme arrangeur et comme interprète: "C’est un héros pour moi. Un musicien incroyable. Un homme chaleureux. Écoutez The Company of Men et comment il se sert d’un orchestre de 25 musiciens ou encore son jeu de piano au milieu de Perfect."

Laissons-nous sur quelques mots de Breathe et découvrez par vous-mêmes une créatrice authentique de la jeune chanson: "I dream of swimming and needing no air I dream of people who don’t leave because of weakness".

Angels and Cigarettes
Eliza Carthy
(Warner)