Musique

Vénus 3 : Pionniers de l’espace

En lançant son premier album, Vénus 3 se donnait la lourde tâche d’ouvrir un nouveau créneau musical dans le monde du rock québécois avec sa pop rock musclée et énergique, doublée d’une section de cuivres. Un an plus tard, les bilans sont fort positifs: le sextuor de Québec a séduit la province tout entière et même les États-Unis, lorsqu’il a été invité à se produire en première partie des Mighty Mighty Bosstones, en décembre dernier.

En lançant son premier album, Vénus 3 se donnait la lourde tâche d’ouvrir un nouveau créneau musical dans le monde du rock québécois avec son pop rock musclé et énergique, doublé d’une section de cuivres. Un an plus tard, les bilans sont fort positifs: le sextuor de Québec a séduit la province tout entière et même les États-Unis, lorsqu’il a été invité à se produire en première partie des Mighty Mighty Bosstones, en décembre dernier. Quant à son album, les ventes vont bien et il en est maintenant à son troisième extrait, Paranoïa, qui succède à Une bonne journée et à L’une va sans l’autre, qui se sont tous deux distingués sur les palmarès. "La réponse est vraiment là, même s’il y a des gens qui hésitent à nous suivre parce qu’ils ne peuvent pas nous mettre dans un créneau précis étant donné qu’on est à la limite d’où l’underground arrête et d’où le commercial commence", explique la chanteuse Vicky Martel.

Ce cheminement, qui n’a pas été des plus faciles, Vénus 3 peut se targuer de l’avoir accompli sans la moindre concession, une attitude que le groupe a adoptée dès ses débuts. On se rappellera d’ailleurs qu’au printemps 2000, la sortie de l’album avait été retardée parce que le groupe, insatisfait du mixage et du mastering, avait fait refaire le travail. Ces jours-ci, toujours aussi fidèle à son credo, la formation a décidé de faire refaire le vidéoclip qui doit accompagner le simple Paranoïa. "On l’a reçu et on ne l’a pas aimé, alors on le refait avec un nouveau concept et un nouveau réalisateur, raconte Vicky. Ce n’était pas représentatif de nous, l’image était trop clean. On n’a jamais fait de concessions; mais là, pour 2001, on s’est dit que c’était fini d’être gentil et qu’on cesserait d’accepter quand ce n’était pas exactement ce qu’on voulait."

Entre deux tournages de vidéoclip, le groupe poursuit son travail d’écriture. Déjà deux pièces ont vu le jour et le sextuor, fort curieux de jauger la réponse du public, n’a pas hésité à les inclure dans son spectacle. En plus de celles-ci, cinq autres sont dans l’incubateur ainsi qu’une reprise "vénusienne" d’Eleonor Rigby, des Beatles. "On n’a pas de vision bien précise pour ce qui s’en vient, mais une chose est sûre, on ne veut pas changer de style du tout au tout, explique Vicky. Le côté mode et tendances, ça n’a jamais été une composante à considérer dans Vénus 3. Quand on écrit, c’est hermétique, on s’enferme et on n’a aucune idée du style de la toune avant qu’elle ne soit terminée."

Outre ses compositions, Vénus 3 mijote une foule de projets dont une tournée européenne et peut-être même une percée du marché américain par le biais d’un simple destiné aux radios alternatives. Et bien sûr, à travers ces rêves qu’il caresse et qui pourraient se matérialiser plus rapidement qu’il ne le croit, le groupe ne perd pas de vue sa raison d’être: "La motivation première de ce groupe-là, c’est de faire des bonnes pièces et de se faire un >trip de band<, rappelle Vicky. C’est simple: si tu t’emmerdes, va-t-en! Il faut que la chimie soit là et que tu sois fidèle à tes convictions, même si 90 % du temps, c’est inversement proportionnel à tes rentrées d’argent. Mais je pense que c’est payant à long terme."

Le 31 mars
Au Club Soda

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