

Lower East Side Stitches : Je reviendrai à Montréal
Curtis et Mick Stitch, respectivement guitariste et chanteur de la formation new-yorkaise Lower East Side Stitches, sont l’incarnation même de l’esprit punk old school, cela dit sans chercher à tomber dans l’éternel cliché drogue, sexe et rock’n’roll. Ils sont littérale
Christine Fortier
Curtis et Mick Stitch, respectivement guitariste et chanteur de la formation new-yorkaise Lower East Side Stitches, sont l’incarnation même de l’esprit punk old school, cela dit sans chercher à tomber dans l’éternel cliché drogue, sexe et rock’n’roll. Ils sont littéralement habités par leur musique, et peu importent les embûches qu’ils rencontrent, ils se donnent à 100 % au style de vie qu’ils ont choisi.
Installés entre deux boîtes, dans le nouvel appartement de Curtis à Montréal, on demande tout d’abord à ce dernier pourquoi il a choisi la Métropole comme nouveau pied-à-terre. Car il s’agit bel et bien d’un pied-à-terre et non d’une relocalisation définitive du groupe, qui a lancé en septembre dernier l’album Lower East Side. "Le coût du loyer est rendu tellement élevé à New York qu’on a perdu notre logement (Curtis et son épouse, originaire de Montréal). Comme je serai en tournée tout l’été avec le groupe, tout d’abord en Amérique du Nord et ensuite en Europe, on a décidé d’entreposer nos affaires dans ce logement qu’on loue depuis un moment. Pourquoi payer 1800 $ par mois pour un appartement quand on n’est pas là? En attendant la fin de la tournée, je vais habiter chez Mick", explique le guitariste. Ce qui nous amène au nouveau maire de New York, Rudolph Giuliani, en grande partie responsable de leurs déboires, disent Mick et Curtis en levant leurs majeurs à l’unisson. "C’est de plus en plus difficile pour les groupes et les artistes en général de survivre à New York parce qu’il faut gagner beaucoup d’argent pour y habiter. En abolissant la loi sur le contrôle des hausses de loyer, il a rendu la vie impossible à beaucoup de monde, y compris les personnes âgées, qui ne peuvent plus payer leur loyer. Au cours des derniers six mois, on a non seulement perdu notre local de répétition, mais j’ai été expulsé de mon logement, tout comme Curt et notre bassiste Damian Branica", raconte Mick. Alors, qu’est-ce qu’on fait quand on est un band sans argent? "On déménage à Montréal!" s’exclament en riant Curt et Mick.
Cela dit, L.E.S. Stitches n’a pas l’intention d’abandonner la partie. Au contraire, puisque le groupe a récemment enregistré trois nouvelles chansons et une reprise de Fall From Grace of God, des Pogues, question d’introduire auprès de leurs fans John Lynch (ex-Blanks 77), le nouveau batteur. "Une des nouvelles chansons s’intitule No Home. Quand je l’ai écrite, je ne me doutais pas à quel point elle collerait à la réalité", ironise Mick. L’arrivée d’un nouveau batteur ne devrait pas trop déstabiliser les fans de longue date car, selon Mick et Curt, chaque nouvel album de L.E.S. Stitches est différent du précédent. Pour l’instant, le groupe ne projette pas d’enregistrer un nouvel album au cours des prochains mois mais, chose certaine, il n’écarte pas l’idée de le faire à Montréal, parce que ça leur coûterait moins cher. "On a écrit les chansons de Lower East Side en janvier 2000, alors, théoriquement, on serait prêt à retourner en studio", estime Mick. Après quelques minutes de délibération entre le chanteur et le guitariste pour lancer la meilleure réponse à ma question, ils s’entendent pour dire: "On va attendre un signe de notre étiquette, Artemis Records, avant de le faire."
Le 14 juin
Au Jailhouse
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