Live à Montréal : The Planet SmashersStereo MC's
Musique

Live à Montréal : The Planet SmashersStereo MC’s

The Planet Smashers
Le 9 juin au Spectrum

De temps en temps, il y a des moments tout simples qui valent une soirée entière, qui nous font croire qu’on ne s’est pas déplacé pour rien. Et cela s’est produit samedi dernier lors du lancement du nouveau disque des Planet Smashers, quand Gus Van Go, l’ancien leader de Me Mom and Morgentaler, est venu interpréter Laura avec Matt Collyer et sa bande. Cette rencontre était franchement émouvante et fort enlevée, comme si deux groupes importants de la scène musicale montréalaise, porte-étendards de leur époque, s’étaient passé le flambeau. Et ne vous inquiétez pas: The Planet Smashers perpétuent de belle façon l’héritage de Me Mom avec leur ska incendiaire, qui fait danser même les plus récalcitrants.

Pendant la petite heure où il a enflammé le Spectrum, le groupe ne nous a pas laissé beaucoup de répit pour souffler avec cette pétarade de chansons accrocheuses. Tous les succès ont été balancés à cette foule enthousiaste: Too Much Attitude, Surfing in Tofino, Life of the Party… Menés par le sympathique Matt, The Planet Smashers ont démontré qu’ils constituaient l’une des formations les plus endiablées de Montréal, l’une des plus fortes en ce moment. Les membres s’améliorent constamment et ils n’ont pas perdu leur irrésistible sens de l’humour, surtout le bassiste Dave avec ses hilarantes interventions. Un seul regret: qu’on ait évacué les morceaux plus profonds de No Self Control, leur excellent dernier disque. Mais comme l’ambiance était à la fête, ce n’était peut-être pas le meilleur moment pour se casser la tête… Qu’ils partent à la conquête du monde maintenant, ils le méritent bien. (Frédéric Boudreault)

Stereo MC’s
Le 9 juin au Club Soda
Comme les Stereo MC’s n’avaient pas foulé le sol nord-américain depuis des lustres, on pouvait s’attendre à ce que les retrouvailles soient aussi intenses que chaleureuses. Mais devant le Club Soda, même en ce week-end de Grand Prix, c’était le désert. "Ils doivent tous être déjà en dedans, me dis-je, en train de se trémousser sur un funk torride. Chanceux comme je suis, ils ont probablement déjà joué Connected sous un déluge de hourras, et j’arriverai juste à temps pour me joindre aux applaudissements." Erreur. En pénétrant dans la salle, on constate que l’ambiance-o-mètre frôle dangereusement le zéro. À moitié vide, le Club Soda est peuplé d’une faune hétéroclite, où les trentenaires nostalgiques de Connected semblent majoritaires, et où l’on peut deviner quelques nouveaux venus, initiés au groupe par leur CD mixé de la série DJ Kicks, qui s’attendaient à un show de hip-hop. Ceux-là ont peut-être été déçus, car les Stereos sont trop britanniques et trop blancs pour être street, même s’ils s’abreuvent aux mêmes sources que plusieurs rappeurs américains, principalement dans le vieux funk sale. Et du funk, on en a eu pour notre argent: pendant que la puissante sono nous bombardait de basses fréquences, les trois choristes se trémoussaient comme des diablesses dans l’eau bénite. Rob Birch, à défaut de chanter correctement (son absence prolongée de la scène n’a rien fait pour améliorer son rap nasillard), bougeait avec la grâce épileptique de l’épouvantail du Magicien d’Oz. Un vrai Martien, qui, pour reprendre l’expression de l’ami Saulnier, nous rappelait son contemporain Bez, qui tenait les maracas au sein des regrettés Happy Mondays. On a d’ailleurs eu l’impression de revenir 10 ans en arrière, à cette période bénie où le rock et la dance sont entrés en collision, une époque où l’on pouvait jouer de la musique dance avec un groupe. Ce soir-là, les Stereo MC’s nous ont prouvé qu’ils étaient toujours bien "connectés". Dommage que leur public semble avoir tiré la plogue… (Nicolas Tittley)