dZhian & Kamien : Variations sur un tandem
Musique

dZhian & Kamien : Variations sur un tandem

5 juillet:
Le tandem autrichien dZhian & Kamien, l’une des sensations de l’heure dans le milieu de l’électronica, s’arrête à Québec. Funk, jazz et cordes arabisantes sont au  programme.

Le duo viennois dZihan & Kamien n’est pas un duo de D.J.’s tout à fait ordinaire. En fait, avant d’être un duo de D.J.’s, c’est un duo de musiciens. Et plutôt qu’un duo viennois, c’est la rencontre de deux musiciens qui, de prime abord, n’ont rien d’autrichien. Tentons d’y voir clair. Vlado Dzihan est claviériste, programmeur et échantillonneur. Il est né à Sarajevo et a poussé dans les Balkans. Son nom se prononce "Dji-han", et pour ce qui est du z majuscule, le principal intéressé s’explique: "Ce n’est pas un nom de famille d’une autre galaxie, assure-t-il. Ce sont les fantaisies de notre graphiste qui aimait bien voir le d minuscule et le z majuscule, voilà tout!"

Mario Kamien, qui tripote aussi les boutons des consoles, est quant à lui guitariste de formation. Né en Suisse de parents allemand et italien, il a rencontré dZihan à Vienne, dans une école de musique. C’est là que les deux compères ont entrepris ce qu’ils se plaisent à nommer leur "voyage musical".

Duo de choc
Tous deux passionnés par les musiques d’Europe de l’Est, du Moyen-Orient et de l’Orient, dZihan & Kamien sont partis en quête d’échantillons sonores. Multipliant les rencontres avec les musiciens, ils se sont peu à peu constitué une banque de sons à partir de laquelle ils ont échafaudé des pièces, tel un casse-tête.

Cette entreprise a donné naissance à un premier simple fort prisé, Der Bauch, puis au fameux album Freaks & Icons, un mélange fort réussi de funk, de cordes arabisantes et de sonorités jazz qui ne s’est attiré que des éloges. "Mario et moi travaillions avec ces échantillons orientaux depuis un certain temps quand nous avons mis en branle le projet de Freaks & Icons, raconte Vlado. Nous sommes allés en Turquie 10 fois déjà et à chaque fois nous allions en studio avec des musiciens et nous prenions des échantillons pour les albums. Durant ces dernières années, nous avons développé un son live auquel nous avons intégré peu à peu la musique orientale avec la musique noire, le jazz ou le funk."

Combinant leurs talents de bidouilleurs et de musiciens, les deux comparses ont ainsi accouché d’un album constitué de matériel entièrement original, y compris les échantillons et les boucles rythmiques. "Tout sur l’album est joué ou programmé par nous, poursuit dZihan. On joue plein de choses. C’est peut-être la plus grande différence entre notre album et d’autres albums de musique électronique parce que je dirais que nous y jouons environ 70 % des instruments."

Pour pousser un cran plus loin l’expérience de Freaks & Icons, le tandem a demandé à divers artistes qu’ils appréciaient, "pas nécessairement des figures connues du grand public", précise dZihan, de donner leurs lectures de leurs chansons par le biais de remix. Le résultat: l’album Refreaked fraîchement paru, a donné une dimension nouvelle aux pièces du tandem. "On était vraiment curieux de voir comment les gens manipuleraient les échantillons que nous avions à l’origine, raconte Vlado. Il y a certains remix que j’aime beaucoup, d’autres m’ont déçu, mais l’expérience a été enrichissante."

D.J. maintenant, le groupe plus tard
Ça fait déjà un petit moment que dZihan & Kamien rêvent d’un groupe complet où ils pourraient développer à la fois leurs talents de musiciens et de D.J.-programmeurs. Selon Vlado, le projet commence déjà à prendre forme et devrait voir le jour au printemps prochain. D’ici là, le tandem continuera de se produire en tant que D.J.’s, intégrant à son propre répertoire des pièces que les deux acolytes affectionnent particulièrement, de genres parfois très différents – house, techno, jazz, oriental – mais ayant toutes un dénominateur commun: le funk. "On ne fait pas comme des D.J.’s traditionnels, on essaie d’amener les gens à découvrir une musique qu’ils ne connaissent pas nécessairement, on essaie de les provoquer un peu, de ne pas leur donner ce qu’ils veulent entendre, mais ce qu’on aimerait qu’ils écoutent. De là deux possibilités: ils aiment ou pas. Mais à travers tout ça, on s’occupe aussi d’eux pour ne pas qu’ils s’ennuient et pour qu’ils aient un beau party."

Même si le travail de D.J. est passablement différent de celui de musicien, les soirées demeurent pour dZihan & Kamien très près de la dynamique d’un spectacle live avec instruments traditionnels. C’est que le spectacle est constitué de 60 à 70 % de leur propre répertoire. Répertoire qu’ils n’hésitent pas à manipuler selon leurs humeurs. L’improvisation a donc sa place, d’autant que leur valise d’échantillons sonores est pleine à craquer. "Nous pigeons dans des enregistrements que nous avons faits et les intégrons à d’autres albums, explique dZihan. C’est comme avoir une session d’enregistrement à chaque fois que nous faisons les D.J.’s parce que c’est toujours de la musique très différente, bref, c’est un voyage à chaque fois!"

Le 5 juillet
Au D’Auteuil
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