Silmarils : L'après-fusion
Musique

Silmarils : L’après-fusion

"Pour avoir hâte, on a hâte… Ça fait quand même un petit bout de temps qu’on est venus vous voir, non?" Cinq ans, pour être exact, que le chanteur David Salsedo et son groupe Silmarils sont passés aux Francos de  Montréal.

"Pour avoir hâte, on a hâte… Ça fait quand même un petit bout de temps qu’on est venus vous voir, non?" Cinq ans, pour être exact, que le chanteur David Salsedo et son groupe Silmarils sont passés aux Francos de Montréal. Et s’il semble si réjoui d’y revenir, c’est qu’il sait qu’il trouvera sûrement des oreilles réceptives au rock, ce qui n’est pas toujours évident chez lui. "Le rock stricto sensu n’a pas vraiment droit de cité en France: les radios n’en jouent pas, les journaux n’en parlent pas; alors, pour rejoindre le public, il faut tourner sans relâche et c’est ce qu’on fait depuis que l’album est sorti."

L’album en question, Vegas 76, a tout de même permis à Silmarils de percer le mur de l’indifférence grâce à Va y avoir du sport, premier extrait à saveur latino-ragga-dub ayant réussi à se frayer un chemin sur les ondes. Cette chanson – comme le reste de l’album d’ailleurs – pourrait surprendre ceux qui se souviennent de Silmarils comme de l’un de ces groupes de la vague "fusion" qui a amené à maintes reprises les Mass Hysteria et autres Lofofora sur nos côtes. Si Vegas 76 n’a rien d’un chef-d’oeuvre, il a au moins le mérite de faire éclater le son du groupe, de plus en plus groove (dans toutes les directions, du latin au dub) et de moins en moins métal.

Du titre de l’album au nom du producteur qui en a assuré le mix (Mario Caldato Jr., qui a posé sa patte magique sur des albums de Beck, Beastie Boys, et Day One), on pourrait croire qu’il s’agit de l’album "américain" de Silmarils. "Pourtant, il a été presque entièrement enregistré chez nous, à Ivry-sur-Seine! lance David. Mais je comprends la remarque: quelques textes ont quand même été écrits sur le bord de la piscine de notre hôtel, sur le Hollywood Boulevard." C’est le cas de You Want Me, par exemple, qui témoigne du choc culturel de Français qui débarquent dans le monde clinquant de la Cité des Anges. "Il y a quand même un décalage culturel hallucinant entre la France et le pays des gros frigidaires et des grosses bagnoles. On s’est rendu compte à quel point on était libres, en Europe. C’est évident qu’il y a une fascination pour l’endroit; mais notre Amérique, c’est surtout celle de Starsky et Hutch, de ces vieilles séries télé et de leurs incroyables musiques. Aujourd’hui, tout est trop lisse, trop… américain, quoi! Ils s’imaginent qu’ils sont le bastion des libertés individuelles, mais si tu ne marches pas dans le rang, t’es foutu. J’en suis revenu avec un drôle de sentiment d’attraction-répulsion et la nette conviction que je n’habiterais jamais là-bas."

Le 29 juillet, à 23 h
Au Spectrum