Muriel Moreno : Nouvelle religion

Quoi? D.J. Muriel Moreno? A priori, l’idée d’aller entendre l’ex-chanteuse de Niagara spinner des galettes à la taverne du Shag peut sembler cocasse; mais pour Muriel Moreno, cette apparition derrière les platines revêt plutôt des airs de retour aux sources. "J’ai commencé à Rennes, à 17 ans, à l’époque où l’on appelait encore ça un "dé-ji", lance-t-elle avec un petit ricanement. Inutile de te dire qu’il n’y avait pas beaucoup de filles à l’époque; on se contentait de prendre les demandes spéciales et on devait passer des slows! Quand j’y pense, j’ai l’impression que ça remonte à l’Antiquité!"

Une fois l’aventure Niagara terminée, Muriel a sorti un premier disque solo, Toute seule, plutôt axé chanson, qui fut suivi de Required Elements, une première incursion dans le domaine de l’électro instrumentale. En France, elle vient tout juste de lancer Surviving the Day, un disque étonnant, entièrement électronique, qui paraîtra chez nous en septembre. Muriel y fait un bref retour au chant, après avoir été complètement bloquée des cordes vocales. Recluse et solitaire durant des années, elle a aussi repris goût aux performances en spinnant dans les boîtes de Paris. "Le travail de D.J., ça n’est pas comparable au fait de monter sur scène, mais ça me permet de reprendre contact avec le public, dit-elle. Cependant, je préfère de loin la composition, et je me suis vraiment éclatée sur Surviving the Day. C’est pas de la musique très gaie, mais c’est très tonique; c’est comme du Moussorgski, mais en beaucoup moins bien!" La performance de vendredi ne sera pas une version live de l’album ("Ah non, ce serait impossible!", lance Muriel), mais plutôt un véritable set de D.J. à forte saveur down-tempo. Mais la dame a des goûts assez éclatés; et, parmi ses fixations du moment, elle cite Peace Orchestra, DJ Me DJ You, Groove Armada, Shantel et même les Chicks on Speed! "Et puis, si tout va mal et que les gens s’ennuient, j’ai toujours un ou deux disques de Donna Summer en réserve. C’est l’arme secrète de tout D.J.!"

Le 3 août, à minuit
Au Shag