Retour de son : YessymphonicEdgefest
Musique

Retour de son : YessymphonicEdgefest

Yessymphonic
Le 26 août, au Colisée

Avec un répertoire constitué à deux chansons près de pièces datant de plus de 20 ans, la prestation de Yes avec orchestre symphonique était tout ce qu’il y a de plus nostalgique. De prétentieux aussi, car la présence dudit orchestre n’avait rien de justifié: les arrangements étaient d’une pauvreté navrante et la performance de l’ensemble (on ne comptait plus les punches ratés) était loin d’être mémorable. Prétentieux également que ce Steve Howe, qui changeait continuellement de guitare et s’entêtait à jouer avec plus ou moins de finesse de la pedal steel alors qu’il était à son meilleur sur la six cordes électrique, à témoin son jeu sur Perpetual Change. Mais la foule euphorique a pardonné ces incartades ainsi que la bordélique version de Close to the Edge, et le généreux spectacle (près de trois heures) a paru être le paradis. Il faut dire que pour les pièces accomplies sans orchestre, la bande s’est plutôt bien acquittée de son travail et que Gates of Delirium, quoique inégale, et surtout Ritual ont été des réussites. Les vieux pros doivent être encore fiers de leurs péchés de jeunesse. (N.Houle)

Edgefest
Le 28 août, au Colisée
Pendant que quelques skateboarders locaux dérapaient sur une rampe mouillée à l’extérieur du Colisée, le Edgefest battait son plein: six groupes d’inspiration plus ou moins punk étaient au rendez-vous. Avec leurs effets pyrotechniques, leurs lance-flammes et leurs confettis (qui n’avaient que peu à envier à Kiss), Blink 182 sortait bien évidemment du lot. Des 22 chansons balancées en une heure et demie, on retiendra l’intro mégalomaniaque, les hits (What’s My Age Again, All the Small Things, Dammit, etc.) et l’incessant flot d’insultes et de grossièretés absolument gratuites.

Surprenants, les membres du trio assurent, alignent les chansons avec une justesse relative et, sans toutefois briller par leur virtuosité, démontrent qu’ils savent rendre intéressantes une vingtaine de chansons presque identiques. Au paroxysme du spectacle, ils soulevaient la foule quand, au son de la trame sonore de Top Gun, le guitariste-chanteur Tom DeLonge s’est présenté sur scène muni d’un drapeau du Québec alors que Mark Hoppus vantait les mérites de la poutine… Et Blink, c’est exactement comme la poutine: c’est à la fois très gras, très salé, tout en étant plutôt comestible, mais on reste avec un lourd poids sur nos estomacs et notre conscience. (D.Desjardins)