Amélie Veille : Chansons à contextes
Musique

Amélie Veille : Chansons à contextes

À 20 ans, la jeune chanteuse AMÉLIE VEILLE fait déjà beaucoup parler d’elle. Voix souple, poésie soignée, musique adroite, elle dispose de tous les ingrédients du succès. Attention talent.

Lauréate d’une demi-douzaine de prix dont celui d’auteure-compositrice-interprète au récent Festival de la chanson de Saint-Ambroise, Amélie Veille pourrait sans doute fredonner comme Miss Pepsi: "J’gagne les concours, y paraît qu’j’ai toute pour." Mais à la différence de l’héroïne de Charlebois, ces concours lui rapportent des dividendes et témoignent d’un indéniable talent. Elle a ainsi entonné ses chansons à textes sur les mêmes scènes que Richard Desjardins et Martin Deschamps et elle partagera sous peu la vedette avec Denise Forestier.

Influencée par les Plume, Leloup, Brassens et Brel, la chanteuse originaire de Saint-Georges de Beauce s’efforce de traduire sa passion des mots à travers une musique aux mélodies simples et efficaces. "Ce que j’aime de la chanson, c’est qu’elle est accessible à beaucoup de monde, alors que la littérature est très sélecte, ce n’est qu’une petite partie de la population qui s’y intéresse, explique-t-elle. Je trouve ça intéressant de faire une espèce de pont entre les deux avec ma musique."

Si Amélie Veille tient à offrir des textes bien tournés, elle évite avec adresse de sombrer dans l’hermétisme ou la complaisance. Elle laisse à l’auditeur le soin d’interpréter ses paroles comme bon lui semble, ses chansons offrant souvent plus d’un niveau de lecture. La drolatique Billy Bob, où elle se glisse dans la peau d’un homme qui amasse son magot à force de films pornos, l’illustre bien: "Pour moi les bons chefs d’État c’est comme les seins d’une femme/Plus tu les tètes plus ils sont durs/Et quant à moi les mauvais chefs d’État c’est aussi comme les seins d’une femme/Ça se fait manipuler pis ça tombe avec les années".

Aux côtés des Tomas Jensen, Sophie Anctil et autres Polémil Bazar, Amélie Veille pourrait bien être d’un renouveau de la chanson québécoise où poésie soignée et musique étoffée vont de pair. Le public, qui préfère souvent une pop de consommation rapide à ce type de chanson, est-il mûr pour pareil répertoire? La chanteuse, qui prévoit faire paraître son premier album en 2003, en est persuadée: "Je suis peut-être idéaliste, mais je me dis qu’à un moment donné il va y avoir un manque pour ce type de chanson. Les gens sont tannés d’entendre à la radio des choses qui se ressemblent toujours. Je ne sais pas si je suis à contre-courant, mais je ne pense pas que je changerai d’idée, ni de vision. Et j’espère que je ne serai pas désillusionnée!"

Le 13 novembre
À la Maison de la Chanson
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