Frank Martel : Go West!
Musique

Frank Martel : Go West!

C’est Urbain Desbois qui m’avait mis la puce à l’oreille: "Il faut absolument que tu parles de Frank Martel, m’avait-il lancé avec un sourire qui n’en cachait pas moins une certaine insistance. Ce gars-là, c’est mon mentor; sans lui, je n’aurais probablement jamais enregistré de disque."

C’est Urbain Desbois qui m’avait mis la puce à l’oreille: "Il fait absolument que tu parles de Frank Martel, m’avait-il lancé avec un sourire qui n’en cachait pas moins une certaine insistance. Ce gars-là, c’est mon mentor; sans lui, je n’aurais probablement jamais enregistré de disque." C’était il y a quelques mois, alors que Frank et son groupe, L’Ouest céleste, venaient tout juste de faire paraître leur premier disque, une petite galette autoproduite assez confidentielle (tirée à quelque 300 exemplaires) intitulée Enjambons le désert. "Mentor, c’est un peu fort; c’est même lourd à porter, mais c’est le genre de truc qui se dit bien à un journaliste, tempère Frank, joint lors d’une petite pause au cours de la répétition servant à préparer le concert qu’il donnera cette semaine en compagnie de son vieil ami. "J’ai rencontré Luc (Bonin, alias Urbain Desbois) pour la première fois en 1986, lors du Festival de la chanson ennuyante à Québec: je jouais avec un groupe appelé Beigne d’la dèche (!) et Luc était avec Les Pois Z’ont Rouges. Je l’ai trouvé complètement fou et j’ai tout de suite eu envie de faire de la musique avec lui. Plus tard, en 1995, on a monté un show mis en scène par Nathalie Derome, Dans le ring où tu boxes. Quand Luc a été signé par La Tribu, et que j’ai vu que son truc marchait quand même un peu, ça m’a botté l’cul et ça m’a décidé à faire le mien."

Le disque, réalisé avec le concours des ubiquistes Michel F. Côté (percussions) et Bernard Falaise (guitares), oscille entre le rock et le country et propose des textes ludiques, voire complètement absurdes, qui nous poussent à noter une certaine parenté d’esprit avec les rimes d’Urbain Desbois. "C’est quelque chose que je ne vois pas vraiment, avoue Frank. Peut-être qu’on partage une certaine manière cavalière – non, disons plutôt cow-boy – de jouer avec les mots." Une référence au western qui sert de trame à plusieurs morceaux d’Enjambons le désert? "Non, pas du tout… poursuit-il, à la recherche du mot juste, disons qu’on est des casse-cou du verbe; on est deux baveux qui aiment l’esprit."

Et l’esprit n’est que l’une des nombreuses cordes à l’arc de Martel. Car il y a plusieurs Frank: l’auteur, qui a déjà publié des recueils de poésie chez VLB à la fin des années 70; le brasseur de bière, qui est l’un des proprios de la sympathique taverne Le Cheval Blanc; ou le joueur de Theremin, qui improvise parfois avec le célèbre guitariste "actualiste" René Lussier. "Improviser avec Lussier, ça m’a vraiment donné confiance et envie d’être sur scène plus souvent, note Frank. Et puis il y a un autre Frank, aussi: le batteur! Pour le show de cette semaine, j’accompagne Urbain à la batterie lorsqu’il chante ses chansons et on inverse les rôles quand il s’agit des miennes. Je ne suis pas toujours bien la mesure, mais lorsque tu vas entendre Ma maison travaille plus que moi, mettons, ben ça va être une version qui va porter ma marque." Tout ça en guise d’apéritif, en attendant que Frank se pointe sur scène avec son Ouest céleste en avril. On vous en reparle…

Le 21 février
À la Sala Rossa
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