La Baronne : Noblesse oblige
Musique

La Baronne : Noblesse oblige

Avec un répertoire éclaté côtoyant autant le rock, le blues, le jazz que l’opéra, LA BARONNE insuffle une ferveur unique à la nouvelle chanson française. Farouche, elle revendique par sa musique une totale indépendance et ne laisse aucune étiquette s’apposer à son style résolument contemporain.

Sans réelles prétentions, Sylvie Cobo se fait appeler La Baronne depuis 1995. Ce pseudonyme, inventé à l’occasion d’une soirée de divagations entre amis, est aussi devenu le nom de son groupe "à géométrie variable" dans lequel elle assume textes, voix et batterie. Alors qu’en Europe elle se produit avec trois musiciens, ce sera sous la forme de duo qu’elle se pointera ici. "Je serai accompagnée de Matthew Hriskowitz, un Américain qui vit maintenant à Montréal", affirme l’artiste jointe quelque part dans la région parisienne. "Il s’agit d’un formidable pianiste avec lequel je joue lorsque je traverse l’Atlantique." Une formule certes plus intimiste, mais qui ne risque en rien de démentir sa réputation incendiaire. Elle soutient au contraire tirer de cette collaboration sporadique une fraîcheur et une énergie qui transparaissent dans les spectacles.

Jusqu’au milieu des années 90, Sylvie Cobo ne s’était consacrée à la musique qu’en dilettante, dispersée entre toutes sortes d’activités professionnelles. Son statut d’autodidacte lui a permis de ne jamais s’imposer de restrictions et de ne pas se sentir obligée de suivre quelque règle que ce soit. "J’ai une manière très peu académique de concevoir la musique, c’est ce qui fait ma particularité. Je suis avant tout une personne qui a vécu autre chose qu’une vie de musicienne, en conséquence, j’ai conservé une prise directe avec la réalité et ce qui ce passe avec les gens lors des spectacles provient de ce fait", confie la chanteuse, qui, par opposition au travail de studio, se réclame du spectacle vivant où la performance théâtrale est mise de l’avant. C’est sur scène que tout s’élabore et que son imaginaire s’embrase.

S’il est toujours un peu spectaculaire de voir une femme maniant la batterie, elle ne voudrait toutefois pas que cet aspect revête trop d’importance, car pour elle, il ne s’agit pas que d’un simple instrument d’accompagnement. "Jouer des percussions fait appel à des instincts primaires, regardez les bébés, ils adorent taper sur les casseroles! C’est quelque chose d’inné chez l’être humain. Les femmes africaines chantent et font du rythme dans leurs gestes quotidiens, quand elles vont aux champs ou quand elles pillent le blé." Son jeu rythmique est enivrant, mais ne saurait susciter tant d’enthousiasme s’il ne soutenait pas cette voix puissante que l’on a déjà comparée à une sorte de synthèse de Nina Hagen, Piaf et Higelin. "Je m’amuse beaucoup avec ma voix, je pense que cela ne se doit pas forcément d’être quelque chose de toujours beau. On peut tordre une corde vocale comme on tord une corde de guitare!"

Même si plusieurs de ses chansons témoignent d’une évidente aisance pour l’écriture, elle ne veut pas être catégorisée de chanteuse à texte et s’accorde le droit à la légèreté et à la déconade. "C’est lourd de toujours être sérieux, j’ai parfois envie de chanter des trucs qui n’ont pas beaucoup de sens, des petites chansons d’amour complètement désuètes et décalées… juste pour rigoler", avoue-t-elle. Ainsi, pendant sa prestation, elle incorporera à son répertoire le classique Mon homme de Mistinguett et L’Hymne à l’amour de Piaf. "Mais il ne faut pas y chercher la version originale. J’ai parfois envie que ça dérape… et je n’hésite pas à le faire!"

Le 22 mars

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