Kool & the Gang : L'esprit à la fête
Musique

Kool & the Gang : L’esprit à la fête

Si Kool & the Gang fut d’abord un ensemble de jazz, la formation n’a cependant pas tardé à suivre le sentier qu’avait battu le Parrain du soul, créant un funk qui contribuera à définir et à populariser le genre au même titre que la bande de George Clinton.

Si Kool & the Gang fut d’abord un ensemble de jazz, la formation n’a cependant pas tardé à suivre le sentier qu’avait battu le Parrain du soul, créant un funk qui contribuera à définir et à populariser le genre au même titre que la bande de George Clinton. Ayant plutôt aseptisé son style pour devenir une icône du disco avec les hits Celebrate et Get Down on It au début des années 80, le groupe a cependant vu ses musiques de l’époque Wild and Peaceful (1973) réhabilitées par les bidouilleurs des années 90. Ceux-ci, de concert avec quelques réalisateurs de cinéma états-uniens, ont amené la génération suivante à découvrir le funk intempestif aux fondements tribaux que la formation avait laissé de côté pour adopter une approche plus mélodique après l’arrivée du chanteur James J.T. Taylor qui a quitté depuis.

Avec sa voix de mac et son attitude débonnaire, Robert "Kool" Bell en jette. Depuis un restaurant de Newark au New Jersey où il semble s’amuser ferme, le cofondateur de Kool & the Gang parle d’abord de ses nouveaux projets, esquivant un moment quelques allusions au caractère érotique du funk pour faire un brin d’auto-promotion: "Nous en sommes à préparer une biographie et un film sur notre carrière qui devraient tous deux paraître en 2004 et notre plus récent album, Gangland, se porte plutôt bien", affirme-t-il.

Évasif et donc peu enclin à décrire l’ambiance de leurs tournées d’il y a 20 ans – que l’on imagine plutôt dionysiaques -, Bell se contentera de dire: "Écoute, ce n’est quand même pas pour rien que nous avons nommé un de nos albums Ladies Night (rires)."

Mais si Bell préfère ne pas s’étendre sur les détails de sa carrière mouvementée, il n’hésite cependant pas une seconde à transmettre son savoir, profitant de sa présence dans un restaurant pour décliner la recette de la chanson funk idéale. Un solide gumbo dont il donne ici les éléments de base sans toutefois s’empêtrer dans les mesures. "Il faut y aller selon ses goûts", s’amuse-t-il à dire.

La recette de base pour le panaché funk idéal, selon Robert "Kool" Bell:

– Prenez avant tout une bonne part de bass drum bien senti, c’est là que réside l’essentiel du groove.

– Ajoutez-y un hi-hat fébrile.

– Puis une caisse claire qui fasse preuve d’une certain souplesse afin de colorer les rythmiques et d’alterner entre force et subtilités.

-Ensuite, il faut y intégrer l’élément liant, celui sans lequel le groove ne peut s’installer: la basse. Elle se doit d’être fluide pour créer les vibrations qui génèrent le booty shakin’.

– Finalement, tout le reste, des guitares aux cuivres, ne sont qu’épices et herbes, donnant à la chanson sa personnalité, sa saveur particulière. Et comme il s’agit d’épices, encore là, il faut y aller selon ses goûts et savoir bien doser pour ne pas en abuser."

"La suite de la leçon se fera sur scène", conclut finalement Bell, hilare.

Le 3 juillet à 21 h
Au Métropolis