Filter : God Bless America

"Nous sommes fiers d’être américains, affirme d’emblée Geno Lenardo, multi-instrumentiste du groupe Filter. Nous sommes libres de vivre notre rêve, de voyager autour du monde, de choisir notre religion et nous avons surtout le droit de parole et la liberté de pensée. Des générations se sont battues pour que l’on vive sans contrainte et sans restriction… Merde! Je suis libre de donner des entrevues!"

Vous en conviendrez, ce n’est pas le type de déclaration auquel les groupes de rock alterno nous ont habitués; mais ce genre de discours patriotique était presque incontournable vu la date à laquelle Filter s’arrêtera chez nous. En dépit du triste anniversaire de l’attentat le plus célèbre au monde, la soirée devrait néanmoins être idéale pour entendre les pièces de leur plus récent opus, The Amalgamut, ou pour revivre de frais souvenirs. "Je ne sais pas ce que nous allons faire de spécial, mais ce sera dur pour nous, admet Geno. Nous serons à l’extérieur des États-Unis et nous penserons beaucoup aux Américains qui ont souffert. Je ne sais pas non plus si les gens respecteront notre sentiment d’appartenance. On pourrait faire une minute de silence, mais il y a toujours des crétins trop ivres et très bruyants qui ne respectent rien."

À la suite d’un voyage en solitaire à travers le pays de l’Oncle Sam, le chanteur de la formation, Richard Patrick, a réalisé à quel point son pays était en fait un immense mélange de communautés culturelles. Se situant à mi-chemin entre les deux plus gros succès de Filter (l’électrifiante Hey Man, Nice Shot et la plus pop et tranquille Take A Picture), The Amalgamut fait donc référence aux différences entre les hommes et cette même liberté qui les unit. Pas étonnant que le titre My Long Walk To Jail compare la prison à l’enfer. "Richard a écrit la chanson après avoir eu une conversation téléphonique avec un jeune incarcéré, confie Geno. Le gars avait droit à un appel et comme il n’avait ni famille ni amis, il décida de faire un numéro au hasard et il appela à notre studio de pratique. Il ignorait à qui il s’adressait et je crois que Patrick ne lui a pas dit qui il était. Ils ont discuté pendant près d’une demi-heure, et la seule chose que je peux dire, c’est qu’au lieu de jouer avec des armes ou de prendre de la drogue, les jeunes en manque de sensations fortes devraient jouer de la guitare comme nous le faisons."

Le 11 septembre
Au Spectrum
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