Yannick Nézet-Séguin : Toutes couleurs unies
Musique

Yannick Nézet-Séguin : Toutes couleurs unies

L’été fut fort occupé pour YANNICK NÉZET-SÉGUIN, entre les Concerts populaires de Montréal et la saison estivale de l’Orchestre métropolitain. Les vacances auront été courtes car l’OM est le premier de nos orchestres à se remettre en piste. Aperçu de la saison à venir.

En titrant sa saison 2002-2003 De toutes les couleurs et en ornant son programme d’un portrait de son chef à la manière des sérigraphies d’Andy Warhol, l’Orchestre métropolitain met en valeur autant la diversité de sa programmation 2002-2003 que la jeunesse de ses artisans. Qu’il s’agisse des solistes invités ou des compositeurs québécois dont les oeuvres seront interprétées, la moyenne d’âge, il est vrai, reste basse. Et bien sûr, on reste encore surpris de constater l’expérience dont fait preuve, à 27 ans, le directeur artistique et chef de la formation. Une expérience dont il aura d’ailleurs bien besoin pour diriger la première oeuvre présentée cette saison.

En débutant par la Symphonie no 3 de Gustav Mahler, on ne peut pas dire que le chef ait choisi la facilité. L’oeuvre, avec ses 95 minutes, est la plus imposante du compositeur et comporte des passages d’une grande virtuosité, en particulier pour les cuivres. Le compositeur, apparemment emporté par une inspiration qui commandait la démesure (il disait être comme "un instrument dont joue l’univers" !), n’a pas hésité à composer une partie de choeur pour le cinquième mouvement, qui fait à peine quatre minutes. Il y aura donc beaucoup de monde sur scène pour rendre à sa juste mesure cet hymne à la nature. Les Petits Chanteurs du Mont-Royal, le Choeur féminin de l’OM et la mezzo-soprano Danièle Leblanc s’ajouteront à l’effectif placé sous la direction de YNS. Une seule question demeure: ira-t-on l’entendre à Wilfrid-Pelletier le 9 ou attendra-t-on plutôt la reprise le 27 septembre dans le cadre du festival Orgue et couleurs?

Le concert suivant de l’OM sera donné le 29 octobre et l’on nous promet une soirée "haute en frayeur" pour célébrer l’Halloween! On se mettra dans le ton avec L’Apprenti Sorcier de Dukas, la Danse macabre de Saint-Saëns, Une nuit sur le mont Chauve de Moussorgski et Burleske de Richard Strauss (avec le pianiste Jean-François Latour). Également au programme, Aftermath, du compositeur montréalais d’origine américaine Justin Mariner. Les amateurs de comparaisons pourront aller entendre l’interprétation que donnera l’Orchestre symphonique de la Montérégie de cette même oeuvre le 5 décembre prochain au Théâtre de la Ville de Longueuil (avec la 5e Symphonie de Mendelssohn et le Concerto pour violon de Brahms).

Le dernier concert de l’année de l’Orchestre métropolitain sera consacré, le 25 novembre, à un compositeur célèbre dont la musique de concert est pourtant méconnue. Il s’agit de Nino Rota. Le concert fera entendre, bien sûr, des musiques de films (La Strada, La Dolce Vita, Roma, The Godfather), mais aussi, et c’est là sans doute le plus grand intérêt, ses Concerto pour trombone (avec Alain Trudel) et Concerto pour harpe (avec Jennifer Swartz). De plus, événement, l’Orchestre métropolitain enregistrera ces pièces pour l’étiquette Atma sur ce qui sera le tout premier enregistrement de Yannick Nézet-Séguin (sortie prévue en avril 2003). On vous garde la suite pour une autre fois. (www.orchestremetropolitain.com)

I Musici

La saison de Yuli Turovsky et de ses Musici débute le 12 septembre à la salle Tudor du magasin Ogilvy, rue Sainte-Catherine, où l’ensemble offre de vous accompagner pour un café à 11h ou pour l’apéro à 17h45 pour tous les concerts de la "série Ogilvy" (avec reprise le lendemain). Ce premier concert de la série reprend quelques-unes des pièces jazz que l’ensemble a données au parc Lafontaine en juillet dernier (Carnaval de Venise de H. C. Clarke, Sophisticated Lady d’Ellington, When I Fall in Love de Young). S’y ajoutent une Sonate pour trompette et cordes de Léopold Mozart, I Got Rhythm de George Gershwin et aussi À la mère, oeuvre de Denis Dion, récipiendaire du prix Opus 2001 pour la création de l’année. Le soliste invité sera le trompettiste Marc Dharmaratnam

On retrouvera I Musici dans sa série "Centre-ville" le jeudi 26 septembre à la salle Pollack. Avec l’aide des Petits Chanteurs du Mont-Royal, l’ensemble offrira un programme tout Mozart incluant le Ave Verum Corpus, la Symphonie no 40 et le Concerto pour piano no 23 (avec Noam Greenberg). Le Quatuor Molinari a certes ravivé l’intérêt pour la musique du compositeur R. Murray Schafer ces dernières saisons. Le 30 octobre au Théâtre Maisonneuve, c’est pourtant le Quatuor St. Lawrence qui sera l’invité des Musici pour interpréter sa pièce Four-Forty pour quatuor et orchestre à cordes. Également à ce programme, la Symphonie no 7 de Beethoven. (www.imusici.com)

11/09

Vous vous souvenez très probablement de ce que vous faisiez le 11 septembre 2001 à 8h46. Pour commémorer les tragiques événements qui se sont enchaînés à New York à partir de ce moment-là, l’organisation américaine Rolling Requiem invite les chorales de partout à chanter à compter de 8h46 le Requiem de Mozart. À Montréal, le concert sera donné à l’Oratoire Saint-Joseph (métro Côte-des-Neiges). Martin Dagenais dirigera l’Orchestre de la Cité et le Grand Choeur de Montréal, avec les solistes Lyne Fortin, Noëlla Huet, Frédéric Antoun et Marc Belleau. Entrée libre (8h30).

La 12e édition de la série de concerts de musique électroacoustique Rien à voir débute le 11 septembre par le concert du compositeur américain Wayne Siegel. Dans le cadre d’un programme intitulé The Terror of War, nous pourrons entendre la création de son oeuvre Guernica Revisited, commandée pour le concert par la société Réseaux. Le dimanche 15 septembre, Réseaux présentera au bénéfice d’Amnistie internationale un concert hors série intitulé Tolérance et présentant les trois oeuvres primées lors du 8e Concours international de musiques sacrées de Fribourg, dont l’édition 2002 était dédiée pour la première fois à la musique électroacoustique. Le troisième prix a été attribué à l’Allemand Ludger Brümmer (que Réseaux invitait en 1998 pour Rien à voir 4) et le deuxième à l’Italienne Roberta Vacca. Toutes nos félicitations vont à Robert Normandeau, cofondateur de Réseaux, qui a remporté le premier prix pour son oeuvre Chorus.

Rien à voir 12 : Wayne Siegel, le 11 septembre, 20h.
Tolérance, au bénéfice d’Amnistie internationale, le 15 septembre, 16h.
À l’Espace Go, 4890, boul. Saint-Laurent (www.rien.qc.ca)