

Lorraine Vaillancourt : À la découverte
La sixième édition du Forum international des jeunes compositeurs du Nouvel Ensemble Moderne (NEM) se déroule actuellement et se clôturera par trois soirées de concerts la semaine prochaine. Nous avons rencontré la directrice artistique du NEM, LORRAINE VAILLANCOURT.
Réjean Beaucage
Le NEM poursuit depuis 1989, sous l’impulsion de sa fondatrice Lorraine Vaillancourt, sa mission de faire connaître la musique d’aujourd’hui. Depuis 1991, avec son Forum bisannuel de jeunes compositeurs, l’ensemble cherche également à nous donner un aperçu de ce que nous réserve la musique de demain. En effet, depuis le début du mois, le NEM accueille sept jeunes compositeurs qui peuvent confronter leurs manières de faire lors de forums d’analyse, causeries et répétitions publiques, jusqu’aux concerts de la fin du mois durant lesquels seront présentées leurs oeuvres en création. Les sept élus de cette année sont: Luca Antignani (Italie), Alain Beauchesne (Canada), Kueiju Lin (Taiwan), Joshua Penman (États-Unis), Luis Rizo-Salom (Colombie), Christopher Tonkin (Australie) et Eneko Vadillo-Perez (Espagne).
J’ai rencontré la directrice de l’ensemble, Lorraine Vaillancourt, à la sortie d’une répétition, afin de discuter du déroulement de ces activités qui, évidemment, n’allègent guère un horaire déjà chargé. "C’est vrai que c’est une période bien intensive, convient-elle, et pour les musiciens aussi, mais on ne le fait quand même que tous les deux ans! La dernière fois, en 2000, c’était en Australie, et il n’y avait que quatre compositeurs, donc quatre pièces à travailler sur 15 jours; cette fois-ci, avec sept compositeurs, c’est un défi de tous les instants, mais le travail s’équilibre tout de même entre les pièces; si certaines nous font travailler d’arrache-pied, d’autres nous permettent de relaxer un peu."
Lorraine Vaillancourt participe également au jury qui choisit les participants parmi les partitions reçues de quatre continents; et, comme elle le disait lors de l’ouverture du Forum, les jeunes compositeurs étant évidemment en période d’apprentissage, il peut y avoir de grandes différences entre la partition soumise pour la sélection et celle qui est produite pour l’ensemble. "C’est normal, acquiesce-t-elle, que certains d’entre eux cherchent encore leur voie, comme Luis Rizo qui faisait la présentation de son travail et qui disait ne pas pouvoir s’identifier à un courant, qui refusait de se situer. De plus, entre le début du processus et le concert final, il y a quand même un délai de deux ans, et quand on sait à quelle vitesse les choses évoluent aujourd’hui, deux ans, ça compte. Mais les surprises sont généralement positives!"
Les oeuvres de Penman, Tonkin et Vadillo-Perez seront présentées lors du premier concert. À ce programme s’ajoute une oeuvre composée pour l’ensemble par Larisa Vrhunc, de Slovénie, qui était invitée par le NEM l’été dernier aux Rencontres de musique nouvelle du Domaine Forget. Le lendemain, on pourra découvrir les oeuvres d’Antignani, Beauchesne, Lin et Rizo-Salom. Enfin, le concert-gala du samedi fera entendre les quatre oeuvres sélectionnées par le jury pour l’enregistrement-témoin de cette sixième édition. C’est d’ailleurs avec un égal plaisir que l’on pourra enfin se procurer l’enregistrement du Forum 2000, qui se tenait exceptionnellement en Australie.
Les 27, 28 et 30 novembre
À la Salle Claude-Champagne
Nino Rota (1911-1979)
Le nom évoque immédiatement quelques films parmi les plus grands de l’histoire du cinéma, et défilent alors les images de La Strada de Fellini ou du Godfather de Coppola, deux des 138 films dont il a composé la trame sonore. Ça fait déjà assez de musique pour nous faire oublier qu’il a aussi composé de la musique de chambre, des symphonies, des concertos, des opéras et des ballets! Yannick Nézet-Séguin et l’Orchestre Métropolitain se chargeront cependant de rafraîchir notre mémoire en offrant au compositeur italien tout un programme. On pourra entendre son Concerto pour harpe (1947) avec la soliste Jennifer Swartz et le Concerto pour trombone (1966) avec Alain Trudel. Notons au passage que ces oeuvres seront enregistrées par l’Orchestre et paraîtront en avril 2003 sous étiquette Atma sur ce qui sera le tout premier enregistrement de Nézet-Séguin. Le programme du concert sera complété par les suites symphoniques The Godfather et La Strada.
Le 24 novembre
Au Théâtre Outremont
Le 25 novembre
Au Théâtre Maisonneuve de la PDA
Sur disque
L’étiquette Naïve faisait paraître il y a quelques mois, dans sa série Tête à tête (deux disques pour le prix d’un), un doublé Rota qui regroupe l’intégrale de ses oeuvres pour piano seul, interprétée par Danielle Laval, et quatre oeuvres pour orchestre, interprétées par l’Orchestra Città di Ferrara sous la direction de Giuseppe Grazioli. Rota jouait déjà du piano à quatre ans et composait son premier oratorio pour orchestre et choeur à dix! Bartok aurait par ailleurs qualifié sa première symphonie (1935-39) de chef-d’oeuvre. Un peu de romantisme, un brin de Satie, des mélodies et de la poésie; bref, une musique qui n’a certes pas besoin d’images.
Rota
L’Ouvre pour piano / Concerto Soirée / Fantasia "Don Giovanni"
Naïve (V 1003)
à surveiller
Lors d’un concert intitulé Les Nations de la voix, l’ensemble de musique baroque Les Boréades présente des cantates de Telemann, Scarlatti et Delalande avec la soprano française Stéphanie Révidat. Ce vendredi 22, 20 h, à la Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours, 400, rue Saint-Paul Est (634-1244).
Le Ladies’ Morning Musical Club reçoit la jeune violoniste américaine Hilary Hahn pour un récital très attendu avec Natalie Zhu au piano. Au programme: Bach (Partita no 3 en mi majeur pour violon seul, BWV 1006), Debussy (Sonate pour violon et piano, L. 140), Schubert (Duo pour violon et piano en la majeur, D.574) et Ernest Bloch (Sonate pour violon et piano no 1). Le dimanche 24, 15 h 30, Salle Pollack, 555, rue Sherbrooke Ouest (932-6796).
Le quatuor vocal britannique Cantabile connaît un grand succès depuis une vingtaine d’années auprès des publics de partout grâce à un grand talent mis au service d’un répertoire pour le moins éclectique. Rossini, Schubert, Gershwin, Ellington et les Beatles se croiseront en versions a cappella sur la scène de Pierre-Mercure, le lundi 26 à 20 h (987-6919).
On s’en voudrait de ne pas mentionner que l’OSM interprétera, sous la direction de Rafael Frühbeck de Burgos, la pièce de Tim Brady Three or Four Days After the Death of Kurt Cobain. Brady sera en bonne compagnie avec Beethoven (Concerto pour piano no 5, "L’Empereur", avec Horacio Gutiérrez) et Brahms (Symphonie no 2). Les 26 et 27, 20 h, Salle Wilfrid-Pelletier (842-9951).
Enfin, de France, le Ballet Preljocaj arrive à la Salle Pierre-Mercure pour danser sur des oeuvres de Stravinski (Le Sacre du printemps) et Stockhausen (Helikopter-quartett). Un doublé de musique du 20e siècle d’une rare intensité! Le mardi 26 à 20 h (987-6919).