Andrée Boudreau : La légende d'une pianiste sur l'océan
Musique

Andrée Boudreau : La légende d’une pianiste sur l’océan

Andrée Boudreau appartient à cette génération de pianistes – comportant beaucoup de femmes (France Huot, Christine Boilat) – qui sont parvenus à joindre les deux bouts en saisissant des gigs à droite et à gauche et en accompagnant des interprètes. Par exemple, vers la fin des années 90, c’est elle qui soulignait les mots de Paule-Andrée Cassidy dans cet impressionnant programme consacré à quatre grands auteurs de la  parole.

Andrée Boudreau appartient à cette génération de pianistes – comportant beaucoup de femmes (France Huot, Christine Boilat) – qui sont parvenus à joindre les deux bouts en saisissant des gigs à droite et à gauche et en accompagnant des interprètes. Par exemple, vers la fin des années 90, c’est elle qui soulignait les mots de Paule-Andrée Cassidy dans cet impressionnant programme consacré à quatre grands auteurs de la parole.

Quelques années après s’être déplacée vers Montréal, Andrée Boudreau accepte en 2000 une croisière qui la mènera de New York aux Bermudes. Les rencontres sont foisonnantes. Le milieu est stimulant. Une ville glisse sur l’océan: "Cela a rouvert la valve que je croyais endormie."

La leçon de piano
De formation classique, Andrée Boudreau se laisse séduire par des pianistes de jazz comme Fred Hersch, Ken Werner, Jacky Terrasson ou Stefano Bollani, des pianistes de l’économie, de la concision. Puis, elle a su s’entourer de musiciens polyvalents et qui aiment l’interaction: Michel Dubeau (parmi les souffleurs d’ici les moins enregistrés) aux saxos et à la clarinette basse, l’impétueux Eric Auclair (révélé par Jessica Vigneault et par Michel Cusson) à la contrebasse et enfin Jean-François Barbeau à la batterie. De ces trois musiciens, Boudreau dira: "Ils m’ont poussé au delà de mes limites." La grande école reste Effendi parce que le label donne un sentiment d’appartenance aux musiciens, un lieu de rencontre, un avenir. Et, par bonheur, les portes du cégep de Sainte-Thérèse s’ouvraient à Andrée Boudreau pour du temps plein dans l’enseignement du piano.

Sur les flots bleus de l’été
"Quand la journée commence, je travaille Bach. Tu te sens plus intelligent", dit-elle sans prétention. Plusieurs choses se passent en même temps. C’est peut-être ce qui amène Christian Bobin à écrire, dans La Folle Allure: "Pas de chagrin, pas de regret ni de mélancolie: juste la mathématique des notes comme le tic-tac des balanciers de l’horloge." (p. 33). La relecture sur Pourquoi, son récent album, du Doux Chagrin ou de L’Âme à la tendresse ou encore de You Don’t Know What Love Is va dans le sens de quelque chose de délivré de sa lourdeur, de son romantisme et qui serait plus aérien. Les pièces de jazz comme Chardonnay on the Beach, Perfect Moment amènent la pianiste à préciser ce qu’elle ramène de la mer: "Se laisser aller, tendre vers une certaine sérénité, vers un langage épuré, la lumière."

Du 28 au 30 novembre
À l’Emprise
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