

Spectacle-bénéfice pour L’Escogriffe : Boire et déboires
Vous ne le connaissez peut-être pas, mais L’Escogriffe est le plus fréquenté des bars-spectacles du Plateau. Vous ne le savez sûrement pas, mais l’endroit éprouve actuellement de sérieuses difficultés financières. Et comme c’est souvent le cas dans ce genre de situation, les musiciens se sont mobilisés pour organiser un concert-bénéfice… au Café Campus.
Claude Côté
Photo : Louis-Philippe Bélanger
Vous ne le connaissez peut-être pas, mais L’Escogriffe est le plus fréquenté des bars-spectacles du Plateau. Vous ne le savez sûrement pas non plus, mais l’endroit éprouve actuellement de sérieuses difficultés financières. Et comme c’est souvent le cas dans ce genre de situation, les musiciens se sont mobilisés pour organiser un concert-bénéfice… au Café Campus. Car avec Steve Hill et Fred Fortin en tête d’affiche (avec, en prime, le blues-trash de Galaxie 500 et le trash-blues des Junkyard Dogs), il fallait trouver plus grand que la petite salle de 80 places si on voulait amasser une somme acceptable.
Et dans l’esprit des work in progress qui sont la marque de commerce de L’Escogriffe (ces temps-ci, c’est le bassiste J-F Lemieux qui y peaufine son nouveau projet tous les mardis soir), l’on verra peut-être l’un de ceux-là: Hyena, mis de l’avant par Vincent Peake (Groovy Aardvark), et la chanteuse Caroline Modin.
Comme son pendant avant-gardiste à l’ouest, la Casa del Popolo, ou plus alternatif au sud, le Café Chaos, L’Escogriffe présente de la musique live tous les soirs de la semaine. Du jazz (Yannick Rieu, Papasoff, Normand Guilbeault, etc.), du blues, du rock de garage, de la musique klezmer (Manouche), de l’afro-beat (hommage à Fela Kuti)… C’est bien simple, le demi-sous-sol de la rue Saint-Denis est devenu le lieu de rencontre idéal pour les musiciens de la métropole.
"On n’a pas beaucoup de marge de manoeuvre, soutient Louis-Philippe Bélanger, le propriétaire de L’Esco. Contrairement à ceux qui ouvrent des bars avec les reins bien solides, il nous suffit de pogner un creux et la situation devient rapidement précaire. Jusqu’ici, nous avons été chanceux: pour un petit endroit comme le nôtre, c’est déjà un tour de force d’être toujours ouvert."
Pourquoi L’Escogriffe? "Les musiciens aiment l’endroit, explique Bélanger, ils se sentent tous sur un pied d’égalité. Et quand vient le temps de se ressourcer, ils ont une place pour se retrouver. Et moi, je les laisse aller. L’Escogriffe, c’est un peu comme la poule aux oeufs d’or: ne change pas ses habitudes et elle te fera de beaux oeufs."
Steve Hill est un véritable mordu de L’Esco: "T’as des shows tous les soirs et tu peux être témoin de projets en développement. Ce qui fait son attrait, c’est qu’il y a des musiciens établis qui y jouent, un peu comme aux Beaux-Esprits à l’époque. C’est là que je me suis mis à jammer avec les Junkyard Dogs (qui y lançaient leur album Bow Wow il y a deux mois). C’est là que le band s’est cimenté, que le son plus rock du groupe s’est manifesté. On a un fun écoeurant chaque fois qu’on y joue."
"Et puis, ajoute le flamboyant guitariste, Louis-Philippe, c’est d’abord un musicien avant d’être un propriétaire de bar. Même si, pour un musicien, ce n’est pas très payant de jouer à L’Escogriffe, plein de bands de styles différents y émergent et il y a un public qui est prêt à écouter. C’est une denrée rare et même les gens de "l’Industrie" commencent à s’en rendre compte. C’est un criss de bon spot pour rencontrer des musiciens."
Le 2 décembre
Au Café Campus
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