Carlos Placeres : Couvrir le monde
Musique

Carlos Placeres : Couvrir le monde

Sur papier et en apparence, l’auteur-compositeur-interprète CARLOS PLACERES donne dans la musique cubaine. Cependant, la réalité se révèle un peu différente…

À l’écoute de son album lancé l’an dernier, il est très facile de voir que la musique du chanteur ne se résume absolument pas à cette seule catégorie, tellement le musicien s’est ouvert avec succès à plusieurs cultures et autant de styles musicaux. Oui, Carlos Placeres est un digne représentant de la musique cubaine, mais son A Los Ancestros est un bel exemple de métissage allant beaucoup plus loin.

Si Placeres, originaire de Cuba et installé à Montréal depuis bientôt sept ans, a parcouru beaucoup de chemin avant de donner le jour à cet album, sa musique a elle aussi pris bien des détours avant d’aboutir et de prendre le moule tel qu’on le connaît aujourd’hui. Un parcours qui n’est pas sans rappeler celui emprunté par l’histoire même de l’île qui l’a vu se former musicalement. C’est aussi lui-même qui le confie lorsqu’il explique les origines de ses compositions, les chansons de A Los Ancestros sont le fruit de plusieurs années, voire de siècles de métissages ayant eu lieu autant en Amérique qu’en Europe. Ce n’est donc pas sans raison qu’il remercie l’Espagne, qui a vu se former en son sein le formidable melting pot de Juifs, d’Arabes et de Chrétiens durant la période de l’"Al Andalou". Et si Placeres doit beaucoup à l’Espagne, les gages sont aussi élevés envers l’Afrique, où il a su puiser les sens rythmiques avant de les assimiler et de les intégrer avec une aisance déconcertante.

Ce qui surprend aussi sur son l’album, c’est non seulement cette aisance déjà nommée, mais surtout cette douceur et ce bien-être qui semblent en émaner. Le musicien a beau interpréter une large palette de styles, de la rumba guaguanco à la timba en passant par le boléro, le son et la conga, sa grande chaleur passe surtout par sa voix, un instrument qu’il sait garder à une dimension humaine et bien loin de l’esbroufe. Et peu importe que les paroles soient en espagnol ou non, c’est avec son langage universel que Placeres parvient à nous toucher.

Les 13 et 14 juin

Au Festival de la chanson de Tadoussac