Scène locale : The Snitches: 10 ans toutes leurs dents!

La vie de musiciens rock n’est pas de tout repos, ça, on le sait. Et pour persévérer, il faut se raccrocher à quelque chose pour justifier le manque d’argent, d’heures de sommeil et de vie familiale. Et cette chose, pour beaucoup de formations, c’est les souvenirs indélébiles que laissent les multiples aventures en spectacle ou sur la route, ces moments qu’ils n’échangeraient pour rien au monde. En 10 ans, la formation montréalaise The Snitches en a accumulé, de ces anecdotes juteuses qui pimentent la vie. J’ai demandé au chanteur Mike Webber de me dresser la liste de ses cinq moments les plus marquants avec les Snitches:

– 1994: "À l’été, pendant une intense vague de chaleur, à l’ancien loft C-Pig, au coin Saint-Dominique et Saint-Viateur, pendant un set des Snitches, Scott a sauté sur un lave-vaisselle sur roues et a commencé à gosser et à taper dessus (comme une batterie) pendant que l’appareil filait dangereusement dans l’auditoire. Son sens du timing était terrible, mais c’était si beau."

– 1997: "À Ottawa, une fois le tournage de Music Works (émission musicale de CBC) terminé, l’animateur Pat Mastroianni (alias Joey Jeremiah de l’émission de télévision Degrassi Junior High) a tenté de séduire notre batteuse de l’époque Isabelle Lussier et lui a demandé qu’est-ce que nous faisions lorsque nous nous sentions "seuls là-bas sur la route". "On fourre entre nous autres!" a-t-elle répondu. Il a tranquillement disparu dans le club en quête d’une autre proie sous les sourires de Joellen, Chris, Scott et moi-même. Bien joué, Isa!"

– 2000: "Se soûler comme une botte avec Jean Leloup au Saguenay-Lac-Saint-Jean pendant qu’il tombait des clous, annulant ainsi notre spectacle. Heureusement, nous avons joué le jour suivant et avons rencontré le groupe montréalais Gwenwed."

– 2002: "À New York, au festival CMJ, Scott est devenu très excité et a commencé à boire tôt la journée du show. Nous étions le dernier groupe à jouer au festival, et Scott était fini. Après avoir manqué environ cinq cues dans une même chanson, il a essayé de se faire pardonner en s’élançant, à partir de derrière la batterie, pour réussir la dernière note vocale de la chanson. Sauf qu’il a passé tout droit, mis son pied dans son moniteur vocal (200 $ US) et glissé sur une table pleine de gens, reversant leurs verres, avant de finalement atterrir dans un espace entre les tables, juste au moment où nous jouions la dernière note de la chanson. Le club était silencieux alors que la voix de Scott raisonnait encore dans le système de sono: "Je pense que je me suis fait mal aux genoux…" Il avait encore le micro!"

– 2003: "Notre camionnette est tombée en panne près de Sainte-Foy alors que nous rentrions à la maison après un spectacle à Québec. C’était la dernière nuit du Carnaval et il faisait genre -50 avec le facteur vent. Après environ une heure et demie d’attente assis dans la camionnette, Ghislain et moi commencions à penser à "c’est quoi le plan B?" et "allons-nous vraiment mourir ici, au milieu de nulle part?", pendant que Rico, Claus et Scott essayaient de trouver un motel qui n’avait pas été réservé pour le festival."

Si vous insistez, Mike vous racontera peut-être d’autres anecdotes lors du concert gratuit que The Snitches donneront pour souligner leur décennie ainsi que pour donner le coup d’envoi au Festival Fringe, le 12 juin, dès 21 h, au parc des Amériques, sur le boulevard Saint-Laurent.

Varia 2003

Je vous avais déjà parlé de Mégalomédia, organisme à but non lucratif regroupant des projets indépendants touchant les domaines de la vidéo et de la musique. Une réunion de forces vives qui mettent en commun leurs ressources pour encourager les initiatives culturelles indépendantes. C’est à cet organisme que l’on doit la compilation Varia, dont l’édition 2003 (la deuxième en autant d’années) sera lancée les 6 et 13 juin, au Petit Campus. Le principe est toujours le même: chacune des formations participantes (15 en tout) finance à parts égales la production de la compile qu’elles peuvent ensuite distribuer gratuitement, à titre promotionnel, pendant leurs spectacles respectifs. Et, question que le concept tienne la route, on a misé sur une certaine homogénéité dans les tendances musicales représentées. Sur l’édition 2003, on retrouve donc des formations qui, en gros, opèrent un mélange entre le rock et l’électro, qu’on pourrait qualifier d’industriel contemporain. Dix formations québécoises, mais également deux de Toronto (Pulse Plant et Schema Factor), une de Winnipeg (Querkus) et deux de France (Biocide et Jailbird), voilà qui fera voyager la compilation! La première soirée de lancement (le 6 juin), on pourra voir sur scène les formations 273 Blocks Over, Ögenix, Schema Factor, Scrape et The Scroll, alors que le 13 juin, ce sera au tour de Freakency, Insurgent, Purge, Stryxvirii et d’autres invités surprises de monter sur les planches du Petit Campus. Et avec le disque et le communiqué annonçant les spectacles, on m’a envoyé des bouchons pour les oreilles… Vous voilà avertis!

À souligner

– Amateurs de "D.J. tricks" et autre "technique du crabe", préparez-vous pour l’élimination montréalaise du concours DMC, qui aura lieu le 6 juin, au Club Soda. Notez que la finale canadienne du DMC aura lieu à Montréal, au Medley, le 19 juillet.

– La formation Capitaine Révolte lancera son nouvel album lors d’un 5 à 7 au Saint-Sulpice, le 10 juin.

– En attendant la grande finale du concours Emergenza, le 14 juin, au Medley, vous pourrez assister gratuitement à un showcase acoustique de 4 des 176 formations ayant participé aux préliminaires montréalaises (Leap, Buildings, Q-D-Sac et Noam), le 12 juin à l’Alizé. Les groupes transformeront leurs compositions rock en spectacle acoustique et l’audience aura la tâche de choisir le groupe qui se verra remettre une guitare acoustique. De plus, un jury choisira le meilleur groupe, qui remportera un voyage à Paris pour participer à la finale acoustique d’Emergenza en décembre.

– Ça va "rocker" au Saphir, le 7 juin, puisque que les formations Shop Ltd, Pandora et Discörde se succéderont sur scène dès 22 h.

– Le "pop-rock hybride et onirique" de Sas-31 se dévoilera sous vos yeux et vos oreilles par le lancement de l’album Au jardin de la maison H, le 8 juin, au Petit Campus.