Festival international du blues de Mont-Tremblant : Se dégourdir les jambes…
Musique

Festival international du blues de Mont-Tremblant : Se dégourdir les jambes…

La grande fête annuelle du blues reprend ses droits du 11 au 20 juillet au pied du mont Tremblant.

Pendant dix jours, on soulignera le dixième anniversaire du festival avec une programmation pour le moins étoffée. Blues d’ici, soul d’ailleurs, légendes en vrac et pointures louisianaises sont dans la mire des festivaliers, qui pourront apprécier la note bleue sous toutes ses déclinaisons. Il est clair, à la lumière de cette grille habilement concoctée et de haute tenue, répartie sur une dizaine de scènes extérieures et presque autant de bars (pour les increvables nuitards), que le festival est désormais un "rendez-vous incontournable" sur l’échiquier du blues canadien.

Une bien belle ascension si l’on se remémore la toute première édition, en 1994, appelée à l’époque le "Sommet du blues canadien", folklorique et embryonnaire, où l’on tâtait timidement de la note bleue comme d’un genre à apprivoiser.

S’il faut retenir quatre noms du millésime 2003, il faut impérativement nommer Buddy Guy, patriarche bleu de son état, Rod Piazza et son groupe, The Mighty Flyers, C.J. Chénier and the Red Hot Louisiana Band et Jimmy Bowskill, un gamin de douze ans de Kitchener en Ontario, qui mène déjà bien sa barque.

Buddy Guy, redoutable show-man et charismatique bluesman, avec son sourire à faire fondre une banquise, est encore, au seuil de ses soixante-dix ans, un grand communicateur. Bien sûr, sa féroce dégaine sur sa guitare en enflamme plus d’un, mais c’est son aura de légende (musicien de studio chez Chess, comparse de feu Junior Wells, ami et collaborateur d’Eric Clapton) qui fait foi de tout.

D’autre part, la venue de Rod Piazza et le son "west coast" de son blues amène un joli contrepoint aux nombreux "guitar heroes" invités. Harmoniciste diatonique et chromatique, le cinquantenaire aguerri fait reluire avec beaucoup d’éclat une rutilante machine calibrée en finesse et en nuance.

Côté Louisiane, l’on ne sera pas en reste avec un défilé quotidien du Mardi gras, qui partira du chalet des Voyageurs pour culminer sur la Place St-Bernard au coeur des activités. Outre la présence de Nathan and the Zydeco Cha Cha’s, mentionnons celle de C.J. Chénier, fils de l’illustre Clifton, joueur d’accordéon et propagateur de musique zydeco, toujours aussi bien secondé d’un joueur de "washboard" ou "frottoir" pour employer le terme cajun.

Enfin, puisque le blues doit perpétuellement assurer sa descendance, vous serez bien avisé de prêter une oreille attentive à Jimmy Bowskill, exultant de confiance lors de sa prestation en conférence de presse il y a un mois. Le petit homme à la voix angélique n’a rien d’un opportuniste, au contraire, il déballe avec une grande aisance tous les trucs du métier.

Évidemment, les Steve Hill, Jonas Tomalty, Laurence Jalbert et Deanna Bogart de la programmation s’avèrent aussi des choix judicieux. Une fête à ne pas manquer…

Du 11 au 20 juillet
Au pied du Mont-Tremblant