

The Libertines : Le statut du libertin
Olivier Robillard Laveaux
Vous pouvez l’annoncer à votre boucher: les Libertines vont bien!!! Ce qui était loin d’être le cas à la mi-juin. Après un spectacle donné à Paris, de fortes rumeurs annonçaient la séparation imminente de la jeune sensation rock garage, réponse britannique aux Strokes de New York. Ce soir fatidique, dans la confusion la plus totale, The Libertines ont offert, semble-t-il, une performance complètement décousue sans leur co-leader, le jeune Peter Doherty. Déjà que le groupe alimentait son image de mauvais garçons à l’aide de soirées de défonce se terminant même par des descentes de police, il devenait ainsi la proie facile de nombreux commérages.
"Vous voulez savoir ce qui s’est passé, alors très bien, commente l’autre co-leader, Carl Barât, qui tient seul pour l’instant les rênes des Libertines. Je m’en souviens parfaitement. Ce jour-là à Paris, notre état d’esprit était des plus confus puisque seulement quelques heures auparavant, j’avais eu la lourde tâche d’expliquer à Peter que nous ne voulions plus qu’il nous accompagne pour le reste de la tournée. Je ne crois pas que le concert était si mauvais que ça, mais la presse aime toujours exagérer les choses."
Peter semble effectivement vivre une descente aux enfers notoire depuis qu’il a touché au rêve "sexe, drogues, rock’n’roll" qui colle parfaitement au groupe. "Je ne sais pas si tu connais des gens qui ont développé une sérieuse accoutumance à l’héroïne et au crack, mais je peux t’assurer que c’est impossible à vivre. C’est dur pour moi de voir mon ami se transformer. Son état psychologique a atteint un point insupportable et nous préférons lui laisser tout le temps dont il a besoin pour se rétablir. Je garde résolument espoir de rejouer de la musique avec lui." Du temps, il en aura besoin puisqu’au moment de faire l’entrevue, alors que Carl se trouvait sous le soleil de San Francisco, Peter venait tout juste de se faire choper à Londres pour cambriolage.
Moins linéaire qu’Is This It et canalisant cette même insouciance rock à fond la caisse, le premier album des Libertines offrait, de par ses mélodies canon et ses tournures à la Clash, un avenir pourtant prometteur à tous ses membres. Doit-on maintenant s’attendre à une sorte de Wish You Were Here ou à tout autre changement de cap, puisque l’homme en perdition signait tout de même les pièces avec Carl? "C’est certain que tous ces événements affectent mes textes et mes réflexions. Nous ne nous laisserons cependant pas envahir par la mélancolie. Même qu’au contraire, depuis un certain temps, les compositions qu’apportait Peter sombraient justement dans des ambiances plus tristes. Nous souhaitons rester les mêmes et si nous avons à changer, ce sera un choix de groupe, et non parce qu’un de nous vit des moments difficiles."
Le guitariste Anthony Rossomando accompagnera les Libertines pour la présente tournée, alors que la première partie sera assurée par le Moldy Peaches Adam Green, qui vient de lancer son deuxième album solo, Friends of Mine.
Le 13 août
Au Café Campus
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