Blackalicious : Pensée positive
Musique

Blackalicious : Pensée positive

Le duo BLACKALICIOUS est de retour sur scène ce soir pour y présenter son hip-hop sans prétention. Rencontre avec CHIEF XCEL pour discuter musique, culture hip-hop et influences.

Leurs rythmes n’ont rien de massif, leurs mélodies n’ont rien d’agressif ni de sirupeux. Le hip-hop de Blackalicious n’a rien de clinquant: il est doux, charmant et simple. Il utilise d’élémentaires échantillons funk qu’il transforme en une épopée spirituelle et auditive. On dit même leur discours "positif" parce qu’il contraste avec le farfelu des paroles des rappeurs gangsta-chic et autres pimps toc qui prédominent dans l’industrie rap états-unienne moderne. Pourtant, Blackalicious est partie prenante de cette culture. "Le hip-hop est la culture et l’art dans lesquels j’ai été élevé, c’est ce que j’ai connu toute ma vie, raconte, de Vancouver, Chief Xcel, musicien du duo. Ça fait partie de moi autant que j’en suis une partie. C’est devenu la lentille à travers laquelle je perçois le monde." Élevés dans la région de San Francisco, les deux membres de Blackalicious se connaissent depuis l’école secondaire. Pour assurer un exutoire et une certaine indépendance à leur imagination, ils ont également développé depuis le début des années 90 un collectif (SoleSide) et une étiquette de disques (Quannum) avec Lateef the Truth Speaker, Lyrics Born et, le plus connu du lot, DJ Shadow. Ils ont aussi littéralement grandi avec les membres de groupes comme Jurassic 5 et The Pharcyde. Tous ces noms sont très souvent associés depuis quelques années à une nouvelle vague de hip-hop, plus ouverte d’esprit, de la Côte-Ouest. "Je crois que tout est né d’une expérience similaire. Venant de la Côte-Ouest, et notre enfance s’étant déroulée du milieu à la fin des années 80, nous avons grandi ensemble dans un certain âge d’or du hip-hop. Bien que nos sonorités soient complètement différentes, l’influence et l’impact que cette période a eus sur nous sont très similaires."

Un deuxième album en poche produit avec le soutien d’une major (MCA-Universal), le groupe possède encore plus de maturité. La lucidité des rythmes et l’impressionnante dextérité du rappeur Gift of Gab avaient ébloui sur Nia, leur premier opus. Cette force est maintenant mieux dirigée et contrôlée. "Blazing Arrow a été produit dans une période plus restreinte et concentrée. On avait pris trois ans pour enregistrer Nia et on avait créé beaucoup de chansons à travers ce processus. Pour Blazing Arrow, nous savions exactement ce que nous voulions accomplir. Et le résultat est devenu un réel cliché de nos vies de cette période. Nous essayons de montrer une progression naturelle dans tout ce que nous faisons. J’ai le sentiment que si Nia était le chapitre trois de notre livre, Blazing Arrow en est le quatrième." Cette assurance face à leur cheminement vient de leur expérience mais également de la chimie qui entoure le duo. "Tout le travail de studio est une seconde nature pour Gab et moi puisque nous nous connaissons depuis si longtemps. Cela nous donne beaucoup de liberté. Et notre processus de communication est très clair et concis." Et, heureusement pour nous, cette chimie se reflète sur scène, comme l’a confirmé leur passage au Club Soda il y a trois ans. Cette vigueur chaleureuse et sereine de la Côte-Ouest est de retour en ville ce soir.


Le 11 septembre à 20 h
Au Spectrum
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