Sttellla : Deux thés, trois ailes
Musique

Sttellla : Deux thés, trois ailes

Bien installé aux commandes de cette boîte à surprise musicale et langagière qu’est Sttellla, JEAN-LUC FONCK démontre qu’il tient toujours autant la forme dans une entrevue plus qu’amusante où il est question de Twin Peaks à Alma, d’Albert II et de téléjournal travesti!

"La dernière fois que Sttellla a joué à Québec, c’était assez étrange car nous avions eu un problème technique avec le synthé. Nous avions dû en louer un autre qui n’était pas tout à fait le même, alors mes disquettes ne commandaient pas les mêmes sons: à la place d’une caisse claire, il y avait une cloche, ainsi de suite…! Je me rappelle que le concert était fort décousu. Pour moi, c’était assez extraordinaire côté expérimentation, mais quand même un peu trop surréaliste, il faut dire!" Cette anecdote, contée entre deux rires par Jean-Luc Fonck, grand manitou de Sttellla, exprime très bien l’aura de surréalisme et d’absurde qui anime l’entité belge depuis bientôt 30 ans. Un univers si bien construit et fantasmagorique qu’il en prend souvent le dessus, comme l’avoue le chanteur. "La première fois que je suis allé jouer à Alma, j’ai cru que j’étais arrivé à Twin Peaks, à cause des paysages!" On vous avait prévenus…

Chantre de la poésie décalée et du jeu de mots complètement jeté (il les a tous essayés!), Fonck est vraiment un oiseau rare dans le monde musical ambiant. Seul, mais autrefois accompagné de Mimi et aujourd’hui entouré d’une pléthore de collaborateurs et d’amis, l’homme ne cesse d’étonner par sa persévérance et le ton toujours très léger de sa musique, qu’il ne faut absolument pas prendre au sérieux. À preuve, le dernier album Un Homme avec un grand H au pays des prises de têtes, où Sttellla navigue entre la chansonnette française sarcastique et les hymnes folkloriques russes en passant par les ritournelles espagnoles. "Jamais je me serais imaginé, en démarrant cette histoire, raconte Fonck, pouvoir faire autant de choses. Je dis souvent que la moitié du temps, il faut se battre pour acquérir sa liberté et l’autre moitié, on se bat pour la conserver. C’est normal, il n’y a jamais rien d’acquis. Alors je suis heureux de pouvoir dire que j’ai une indépendance totale avec Sttellla. En fait, je crois que ce groupe est la meilleure idée que j’ai jamais eue!"

Plus les années passent pour Jean-Luc Fonck, plus le bonhomme semble s’éclater à bien des niveaux. En plus d’un recueil de nouvelles à paraître bientôt, Fonck collabore à une rubrique dans un hebdomadaire télé et va jusqu’à s’amuser à faire des parodies de journal télévisé pour les passer en première partie de ses spectacles. En effet, Fonck et son ingénieur de son, devenus pour la cause les présentatrices Juliette et Thérèse, arpentent les rues, les magasins et les parcs les matins des spectacles en multipliant fausses entrevues et gags improvisés! "Avec ce faux journal télévisé, selon l’inspiration du moment, c’est l’occasion de dire des bêtises pas croyables, c’est vraiment grave! Mais on a beaucoup rigolé avec ça en Belgique!"

Certains ont dû pourtant rigoler jaune l’été dernier, lorsque Sttellla a été invité à jouer pour les 10 ans de règne du roi Albert II de Belgique, et ce, devant plus de 60 000 personnes! "J’ai trouvé ça très bien, se souvient Fonck, car il y a 15 ans, on ne nous aurait jamais demandé ça. Et pourtant, nous n’avons pas changé! C’est rassurant, car ça veut dire que les gens sont devenus beaucoup plus tolérants… Et puis, nous avons joué après les autres chanteurs et à la suite du discours du roi. T’imagines, avoir le roi en première partie, on ne voit pas ça tous les jours!"

Le 9 novembre à 20 h
Au Théâtre Petit Champlain/Maison de la Chanson
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