Entretien avec Mes Aïeux : Traditions nouvelles
Musique

Entretien avec Mes Aïeux : Traditions nouvelles

L’hiver, et encore plus particulièrement le temps des Fêtes, sont des moments propices aux rapprochements et au party. Deux choses que savent très bien distiller les airs joyeux et entraînants de MES AÏEUX. Laissez-vous entraîner dans leur danse sans arrières pensées et surtout, mettez de côté vos  préjugés.

Aucun doute là-dessus, les musiques dites traditionnelles sont de nouveau au goût du jour. On n’a qu’à penser au succès que se partagent allègrement des groupes comme La Bottine Souriante, Les Batinses, La Volée D’Castors et Les Cowboys Fringants tout au long de l’année pour s’en convaincre. Ça ne veut pas dire pour autant que les formations qui revisitent nos traditions ne sont pas conscientes que parfois, les préjugés sont difficiles à dépasser. Chose certaine, à leurs débuts au milieu des années ’90, les membres de Mes Aïeux étaient très conscients que la partie n’était pas gagnée d’avance. Mais ce n’est pas un détail du genre qui allait mettre un frein à leur enthousiasme profond pour les musiques festives, inspirées du folklore québécois, cubain, brésilien et quoi encore!

Pop folklore
"Même si on est très flattés d’être inclus dans ce courant musical, on répète souvent qu’on ne fait pas de la musique traditionnelle, qu’on appelle aussi musique "néo trad". Contrairement aux autres formations plus traditionnelles qui vont chercher des espèces de petits bijoux de répertoires et se les approprient en réarrangeant les textes et la musique, nous, on compose. Ce qui nous distingue aussi le plus de ces passionnés de vieilles chansons folkloriques, c’est probablement le fait qu’on a formé le projet Mes Aïeux par curiosité", explique Marie-Hélène Fortin, L’Ange violoniste et chanteuse de la formation. Ainsi, le quintette composé par Le Diable Stéphane Archambault, Le Coureur des bois Frédéric Giroux, Le Curé Éric Desranleau et L’Indien Marc-André Paquet s’est plongé avec intérêt dans notre histoire. "On avait envie à l’époque d’aller voir ce qui nous touche encore dans les contes, légendes et vieilles chansons d’ici et d’ailleurs", affirme Marie-Hélène. C’est d’ailleurs cette volonté de visiter les traditions étrangères qui distingue le plus Mes Aïeux des autres groupes "néo-trad". "On écoute du folklore cubain à l’année et on trouve ça super bon. Pourtant, on lève le nez sur notre propre tradition musicale parce qu’on trouve que c’est un peu quétaine. Quand on a commencé, on avait aussi des préjugés. À force de s’y intéresser (au folklore), par contre, on a finit par assumer le fait que c’était notre source d’inspiration. Puis, comme on n’est pas des spécialistes de musiques traditionnelles, on a décidé de revisiter le folklore d’une façon différente, en composant des morceaux inspirés de ce qui s’est fait", raconte L’Ange de Mes Aïeux. De fait, les chansons qu’on retrouve sur Entre les branches, le second disque du groupe paru en 2001, sont à la fois actuelles pour ne pas dire pop, et anciennes.

La tradition du temps des fêtes
Qui dit folklore, dit chansons de Noël et rigodons du Jour de l’An. Mais comme l’explique Marie-Hélène, la musique traditionnelle, ça s’écoute à l’année longue. "Évidemment, on est plus occupés à cette période-ci de l’année. Cela dit, on a donné plusieurs spectacles l’été dernier. De plus en plus, les gens sont ouverts à écouter du folklore toute l’année", assure-t-elle. Et cela, pas seulement au Québec. En effet, même si aucun projet précis n’est pour le moment sur la table, Mes Aïeux aimerait aller voir du côté de l’Europe, tout comme La Bottine Souriante l’a déjà fait. "Ce serait un immense plaisir pour nous d’aller raconter nos histoires et d’aller faire nos chansons en Europe. On y travaille un peu, dans le sens que notre étiquette, les Disques Victoire, est au courant de notre désir et commencera bientôt à faire des démarches pour le concrétiser. On a d’autant plus envie d’aller en Europe qu’il est déjà arrivé que des touristes venus assister à nos spectacles viennent nous voir pour nous dire qu’on devait absolument aller les visiter chez eux. Les Européens sont fascinés par ce qu’on fait, peut-être parce que ça évoque pour eux les clichés concernant le Québec", dit en riant Marie-Hélène.

Avant de se lancer dans la conquête du territoire européen, Mes Aïeux a toutefois l’intention de lancer un troisième album, déjà en préparation. "Si tout va bien, il devrait sortir au printemps. On prévoit entrer en studio dès que la présente tournée sera terminée, c’est-à-dire d’ici la fin du mois de janvier", estime Marie-Hélène. Comme pour Ça parle au diable, paru en 2000 et Entre les branches, Mes Aïeux co-réalisera l’album, fort probablement avec Jess Gagnon. Le public peut d’ailleurs déjà entendre les nouvelles chansons du groupe en concert. "Cet automne, on a pris une pause de deux mois pour se concentrer sur l’écriture de nouvelles pièces. D’une part car on voulait intégrer des nouvelles compositions durant le spectacle mais aussi parce qu’on voulait tester notre nouveau matériel devant le public", affirme Marie-Hélène. L’objectif de Mes Aïeux est évidemment de voir la réaction des spectateurs aux nouvelles chansons avant de se commettre sur disque. Jusqu’à maintenant, Marie-Hélène se dit satisfaite des commentaires. "On reçoit beaucoup de courriels positifs par rapport au nouveau matériel. C’est super encourageant et ça nous donne encore plus le goût de les jouer", conclut la violoniste et chanteuse.

Le 17 janvier
À la Salle l’Odyssée
Maison de la culture