Claudio Ricignuolo : Le plaisir croît avec l’usage
Les résolutions du Nouvel An n’ont pas forcément à être douloureuses. Pourquoi ne pas choisir, par exemple, de se renseigner davantage sur le merveilleux monde de la musique classique? On peut le faire, bien sûr, en lisant chaque semaine cette chronique (merci!), mais il y a aussi d’autres façons…
Réjean Beaucage
Photo : Alexandre Choquette
Claudio Ricignuolo est violoniste à l’Orchestre Métropolitain du Grand Montréal et à l’Orchestre symphonique de Longueuil, des postes qu’il a obtenus à son retour parmi nous après quatre ans passés auprès du chef Michel Plasson à l’Orchestre du Capitole de Toulouse. S’il est évidemment mélomane, il est aussi quelqu’un qui brûle du désir de partager sa passion pour la musique. Dans ce dessein, il a mis sur pied la série de conférences "Invitation à la mélomanie", qui permet à un large public d’acquérir des connaissances de base sur le répertoire classique. Le violoniste raconte: "Ça s’est développé dans sa forme actuelle, après quelques essais, à partir de 1994. Ça a commencé tout simplement, chez moi. Plus tard, l’Orchestre Métropolitain y a trouvé un intérêt et nous avons maintenant une forme de partenariat: les conférences se donnent dans une salle des bureaux de l’Orchestre, à l’Hôtel Crown Plaza. Beaucoup de gens se sentent intimidés devant le monde de la musique classique et je trouve important de leur offrir des clés, de leur ouvrir la porte d’entrée de cet univers magnifique. Je ne suis pas le seul à offrir ce type de vulgarisation de la musique, bien sûr, et c’est tant mieux."
Claudio Ricignuolo anime deux séries. La première fait, en huit conférences, le portrait du développement de la musique depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, celui des instruments de l’orchestre ou celui du langage musical dans ses différentes formes. La seconde s’attache à faire connaître en autant de rencontres l’histoire de l’opéra. "Ça reste un panorama, explique-t-il, alors on n’approfondit aucun point en particulier, mais on survole tout et chacun peut y découvrir les aspects qu’il préfère. Ça peut être un peu frustrant de devoir passer rapidement sur certains sujets et l’on voudrait bien souvent ne pas devoir limiter les extraits musicaux, mais c’est peut-être justement ce qui poussera les gens à explorer davantage ce qu’ils auront préféré."
S’ajoutent à ces deux séries plus générales des soirées "à la carte" dont le programme est proche des activités de l’Orchestre Métropolitain. Ce dernier, en plus de sa saison régulière, se trouve souvent dans la fosse lors des représentations de l’Opéra de Montréal, aussi le programme de cette série est-il assez varié. "Il y a en moyenne une douzaine de personnes qui participent à ces séries de conférences, explique-t-il. J’ai déjà eu un groupe de 25 personnes, mais c’est vraiment le maximum pour que le tout demeure convivial."
La prochaine de ces conférences à la carte sera donnée le 12 janvier et portera sur la Symphonie no 8 du compositeur autrichien Anton Bruckner (1824-1896), qui sera analysée mouvement par mouvement en prélude au concert que donnera l’Orchestre Métropolitain sous la direction de Yannick Nézet-Séguin, le lundi 19 janvier, 19 h 30, à l’église Saint-Jean-Baptiste (info: [514] 598-0870). Il est par ailleurs à noter que le concert de l’OMGM avec Diane Dufresne et la musique de Kurt Weill, d’abord prévu pour janvier, a été reporté au mois de mars.
Invitation à la mélomanie: www.melomanie.com ou (514) 385-5015.